Et voilà une bonne chose de faite ! Scarlet m’interpelle pour me faire savoir que la voie est libre et, woaw, ça c’est du boulot de pro ! Y’a des morceaux de cadavres ici et là un peu partout et pas une âme encore en vie dans tout ce bordel si ce ne sont celles de mes coéquipiers. Je viens les rejoindre non sans les praise un petit au passage.

« Vous avez tout déchiré putain ! J’aurais adoré voir ça ! » Je mets deux petites tapes sur l’épaule de Scarlet pour l’interpeler à mon tour et lui afficher un grand sourire « J’adore t’entendre chanter en me battant, ça pump mon Anarchie, t’as pas idée ! Continue comme ça, t’assures grave avec ton style de combat ! »

Je n’étais pas sûre d’avoir bien entendu mais je pense que quelqu’un s’est foutu de sa gueule pendant le combat. Je dois dire, j’étais trop occupée à m’amuser avec mon nouveau camarade pour y faire vraiment gaffe mais still. La manière de se battre de Scarlet était, pour moi, le parfait mélange entre le DPS qui infligent des tonnes de dégâts et le soutien moral qui t’insuffles la volonté de te battre davantage. Cordelia avait aussi ça dans un sens à la différence près qu’elle n’inflige pas de dégâts et booste vraiment les gens par ses chants et musiques. Les deux facettes d’une seule et même pièce~.

Le reste du Donjon se passa… well, extrêmement bien. En même temps, après avoir vidé les lieux de toute forme de vie hostile et avoir cassé la gueule tellement fort que le pauvre doit maintenant se déplacer en chaise roulante, on ne pouvait pas s’attendre à mieux ! Les deux dernières turbines furent activées en rien de temps par l’expert qui s’était remis de ses émotions et avait décider d’enclencher le serious mode, comprenant qu’on était dans un Donjon après tout.

À l’activation de la dernière, on entendit un énorme grincement sourd qui résonnait dans tout le vaisseau. Si les monstres n’avaient pas été décimés avant, je suis prête à parier que c’était maintenant qu’ils auraient décidé de nous foncer dessus. Lorsque ce gémissement plaintif prit fin, mes oreilles me firent savoir que quelque chose d’autre avait changé ; plus aucun tuyau ne couinait ou ne semblait sur le point d’exploser.

« C’est moi ou la tuyauterie à enfin décider de fermer sa gueule ? »

« Effectivement, maintenant que tu le dis. » confirma Cracko. « Les turbines devaient certainement filtrer le gaz qui se trouve à l’intérieur j’imagine. »

« En plus de gérer l’activation de la porte qu’on a vu au loin la toute à l’heure ! » ajouta l’un de nos mages.

Effectivement, ce grincement infernal ne pouvait provenir que d’un seul endroit et d’une seule chose tant ça avait fait du boucan. Après une rapide pause pour s’assurer que tout le monde soit prêt à partir, on se dirigea dès lors vers cette fameuse dernière salle qui, contre toute attente, s’avérait être une chaufferie. Bon, d’accord, j’avais dit que j’avais d’énorme vibes « Dead Space » mais là, ça faisait peut-être beaucoup pour les vibes de jeu-vidéo…

Enfin, la salle était, elle aussi, gigantesque et un PC reposait au centre de celle-ci et était supposément relié à la chaufferie. En pénétrant dans la salle, je m’attendais à tomber sur le boss qui nous attendrait en faisant des agrou-agrou pour montrer à quel point il est en colère mais, dans les faits, il n’était pas là. J’l’avais mis si mal que ça ? Faut croire.

Cracko se pencha sur ce nouvel ordinateur, bien plus en alerte qu’il ne pouvait l’être auparavant et lança le module de démarrage de l’appareil. Il ne perdit pas de temps pour nous rejoindre et à raison d’ailleurs car, l’instant d’après, l’affreux fit son apparition sur l’une des énormes citernes reliées à la chaufferie. Il était visiblement à nouveau en un seul morceau et poussa un cri de colère et désapprobation sur notre action avant de sauter aux pieds de l’ordinateur que venait de lancer Cracko avant de nous charger comme une furie. Pas de « standing there menacingly » cette fois-ci je suppose.

Payback time j’imagine ? Pas de chance pour toi mon pote, cette fois-ci, j’te transforme en p’tits dés de viandes ! Je dégainais fièrement mon épée et le chargeait à mon tour, m’imposant brutalement entre mes coéquipiers et le monstre avec la ferme intention de ne pas la laisser passer.

Ca... me touche pas mal.  La première réaction que j'ai eue en dehors des événements de New York vis-à-vis de mon style de combat c'était ça : c'est pas le moment, arrête tes conneries. Donc avoir ne serait-ce qu'un rappel que ça plaît à quelqu'un, ça me fait vraiment plaisir. Et ça a le mérite de la boucler aux autres vu que c'est la Rang C du groupe qui me dit ça. Je lui adresse un grand sourire alors que j'accroche la guitare à mon dos et qu'on se met en route pour la suite, et probablement la fin.

-Merci Beauté, j'ai tendance à oublier que certains sont réceptifs à mes délires. ~

-Tarées...

-Allons allons, on ne va pas remettre en cause l'efficacité de la chose, si ? Elle a bien endommagé les ennemis, non ? C'est le principal.

Eh bien, vu son tempérament, je n'aurais pas pensé que de tous nos camarades autres que Kayle, ce serait la cheffe qui me soutiendrait. Comme quoi, elle avait l'air aigrie mais c'est probablement pas une mauvaise branche.
Bref, on continue donc notre avancée, assez paisible vu le carnage qu'on a fait précédemment. Et visiblement le boss a été assez amoché par Kayle pour ne pas revenir nous emmerder. Activant donc la dernière turbine, ce qui nous permet visiblement de ne plus avoir à se péter les couilles avec le gaz ! Mais c'est marrant, l'activation de la turbine et l'arrêt de la tuyauterie n'ont pas été totalement... synchronisées...
Je me fais peut-être des idées. La machinerie a dû mettre un p'tit temps à comprendre ce qu'on lui demandait, voilà tout.

On se rend donc dans la salle finale, contenant un ordinateur et plusieurs... presses ? Ou des trucs du genre je crois ? Notre crack se met donc au boulot sur l'ordinateur même si... bah on sait pas vraiment ce que ça fait cette connerie. Et bien entendu, c'est le moment que choisit le boss pour revenir... et il a l'air vénère. Et pas exactement pareil que tout à l'heure aussi. Genre, au niveau des proportions... Je-

-Kayle, fais attention ! Les turbines ! Elles n'ont pas arrêté le gaz ! C'est LUI qui a tout vidé ! hurle la cheffe

-QUOI ?!

-Regardez-le, son torse est gonflé ! S'il a toutes les réserves, il peut se régénérer à l'envie !

-Mais qu'est-ce qu'on fait alors ?!

-... Laissez-moi activer le truc, j'ai une solution ! rétorque Cracko.

-Combien de temps ?!

-Cinq minutes ! Le truc que cet ordi active est probablement la clé pour flinguer cette saloperie !

... Oh et puis merde, rien à perdre. Je m'arme de ma guitare avant de tirer plusieurs fléchettes de glace sur le boss histoire de percer sa défense. Il va falloir que nos mages et Kayle le repoussent assez longtemps...

J’aurais bien rebondi sur ce que ces imbéciles ont à dire sur Scarlet mais notre cheffe le fait bien à ma place et m’empêche indirectement de le faire. Je me contente alors de dévisager l’imbécile qui nous traite de tarées, lui faisant bien comprendre par mon regard que si j’avais balancer le boss dans le plafond, je pourrais très bien faire la même chose avec lui et ça eut suffit à ce qu’il se pisse dessus j’ai l’impression. Il me dévisagea, se dressant droit comme un i et cligna des yeux à répétition. J’fais si peur que ça ? Damn…

En passant devant un débris de drone, j’ai le temps d’apercevoir mon reflet et mes… yeux brillent. Okay, that’s new for me. Mais je comprends mieux de quoi il avait peur cela dit. Mh, j’espère qu’il arrêtera de nous faire chier.


C’est lui qui a siphonné tout le gaz comme un camé en manque ? Et ça le rend basiquement immortel ? Oh, yes ! Là on parle ! J’ai gardé toute mon Anarchie pour toi, copain, tu vas avoir droit à la plus belle des fêtes qu’on puisse jamais t’avoir organisé !

« Alors compte sur moi pour lui mettre les bouchées doubles ! ANARCHIIIIIIIIIIE !!! »

J’dois tenir cinq minutes. Et pas les cinq minutes de Freezer, hein, cinq J’attrape sa main pour me redresser et tape une petite course jusqu’à être VRAIES minutes. Une volée de pieux de glace balancés par Scarlet viennent transpercer le boss qui, effectivement, malgré les impacts biens présents dans son torse, se régénère à l’instant. V’là qui va ajouter du piquant à la bataille !

J’arrive à son contact, il tente de de me frapper de son bras épineux mais je le fais glisser sur le long de ma lame pour lui mettre un énorme coup de boule – ce qui le sonne un instant – avant d’enchaîner avec un grand coup de tranchant dans la jambe. Elle se scinde mais, l’instant d’après, il la régénère et marche à nouveau comme si de rien n’était. Bien entendu, il est loin d’être ravi parce que je viens de lui faire et tente à nouveau de m’embrocher l’estomac. Pas deux fois enculé ! Je dash d’un bond en arrière et, alors que j’entends l’un de nos Mages hurler « baisse-toi ! », applique ses conseils et me baisse plus vite et plus bas qu’un personnage de jeu de combat sous crack ! Une grosse explosion de feu lui arrive en plein dans la gueule et, contre toute attente, le monstre met un peu plus de temps à se soigner de ça. T’aime pas le feu, hein ? C’pas tomber dans l’oreille d’une sourde mon coco.

Après s’être reformer entièrement le visage, le monstre se le fait acupuncturer par l’un de nos Rôdeurs et, visiblement, ça ne lui plaît pas. Il m’ignore complètement et saute sur mes coéquipiers avec la ferme intention de les réduire en charpie mais, forte heureusement, son assaut est voué à l’échec puisque l’un de nos Soigneurs dresse une barrière anti-physique à l’instant même où le monstre leur saute dessus. De là, notre Cracko national dégaine sa chevrotine et lui fait bouffer du plomb à l’ancienne.

« THIS IS PAYCBACK! »

BLAM! En plein dans la gueule de c’connard ! Le monstre titube en arrière, se remettant certainement ce qui lui sert de visage en place et retirant le plomb de ses yeux mais, too bad ! Notre second Mage surenchérit avec un p’tit coup de jus façon « POWAAAAAAAAAAAA » de Palpatine qui n’a pas l’air de lui faire du bien par où ça passe. Le monstre reste immobile un moment, cherchant certainement à remettre ses esprits en place, mais, pas de bol pour lui, troisième dose !

Telle la foudre de Thor, je plonge sur le monstre d’un bond guerrier et lui enfonce mon épée dans le dos de part en part ! Sa nuque y passe, sa colonne vertébrale y passe et, pour le peu qu’il en ait un, SON TROU D’BAL Y PASSE ! Il hurle de douleur, j’hurle de rire. Il met un p’tit moment à se remettre de ce qu’on vient de lui faire – ce à quoi je ne manque pas d’ajouter un coup ici et là alors qu’il a du mal à se retourner vers moi – jusqu’à ce que, pendant qu’on se bat il me désarme d’un coup sec et envoie mon épée dans le décor et enchaîne avec un revers de main patriarcal qui m’envoie en plein dans cette espèce de turbine qui trône à côté du PC.

Heureusement, c’est du solide et l’acier qui la compose en majorité n’a pas l’air de plier ne serait-ce que d’un millimètre alors que mon dos se vautre dedans. J’secoue rapidement, la tête provoque le monstre d’un commentaire sarcastique « C’tout c’que t’as dans l’ventre mon gros ? Va falloir faire mieux qu’ça s’tu veux d’débarrasser d’moi ! » avant de réaliser qu’il a remarqué quelque chose. Il regarde intensément la machine, comme s’il venait de retrouver un amour perdu et finit même par se jeter à corps perdu sur celle-ci. J’le dévisage un instant avant d’avoir une pseudo illumination que Cracko ne manqua pas d’appuyer ;

« Kayle ! Le laisse toucher cette machine, le PC est justement en train de l’activer ! »

Alors comme ça, tu veux nous empêcher de te buter, hein ? Pas d’chance, c’pas dans mes plans. Je me relève, une volée de glace vient à nouveau se planter dans son dos, accompagnée de projectiles qui le ralentissent dans sa tentative d’atteindre son objectif et, alors qu’il se retrouve à mon corps-à-corps et essaie de s’en prendre à cette fameuse machine d’un coup élancé – bien qu’affaibli par mes coéquipiers –, je le bloque en attrapant vivement sa main pieutée de la mienne. Il la transperce mais j’ai bien assez de force pour le tenir. Il me regarde l’air confus, j’ai un large sourire sadique sur le visage. En temps normal, j’aurais certainement crevé de mal mais, eh, Anarchie poupée.

« Bah alors ? La p’tite bête fait peur à la grosse~? »

À nouveau, boule de feu dans le dos ce qui le fait se dresser droit comme un i. Je lui brise le bras que je viens d’attraper, le pliant ainsi de douleur. Il tente de m’en mettre une de son second bras mais je lui attrape le poing et me met à le presser jusqu’à entendre ses phalanges craquer. J’ai toujours le même sourire sur la gueule et lui commence presque à se pisser dessus. Tir de chevrotine dans une jambe, pieux de glace dans l’autre, coup de foudre qui le stun lock un peu plus et un dernier coup de boule de ma part jusqu’à ce que… « Click ».

Derrière moi, la machine bizarre s’active enfin et déploie une large flamme à la base bleue et la remontée rougeâtre. J’sais pas trop à quoi ça sert, ni comment ça fonctionne mais, franchement, j’m’en bats royalement les couilles. Tout ce que je sais, c’est que notre petit ami le boss va faire un tour dans la fournaise !

« Salue Surt pour moi, fils de pute ! »

Il a profité de ce petit moment d’inattention sur sa personne pour se régénérer mais ça n’avait que peu d’importance. Je ressers mon emprise sur lui, me tourne en opérant un rapide et violent 180° en le soulevant et hurlant de toutes mes forces et le balance en plein dans ce réacteur truc-machin.

« RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!! »

Il l’avait pas vu venir je pense. Alors que je pensais qu’il allait essayer de m’agripper pour ma mourir seul, bah sa main à pieux glissa hors de la mienne et il n’eut pas le temps d’essayer de m’attraper de l’autre que j’avais certainement brisé à nouveau au passage. Il vole sur cinq mètres malgré sa taille et son poids et fini en plein dans l’incinérateur qui, pour une fois, allait être utilisé selon les indications du mode d’emploi. Le monstre s’y vautra, se releva certainement péniblement, hurlait comme un damné pendant un long moment mais finit quand bien même par se taire, après avoir soufflé un long râle bruyant d’agonie certaine.

Sans déconner ? J'aurais presque attendu plus de difficulté mais c'est limite si je bouffais pas du popcorn tout le long. Enfin, j'avoue qu'on était tous un peu comme ça pendant le combat. Oh bien sûr, on a attaqué de temps à autres pour donner un p'tit coup de pouce mais dans l'idée, c'était presque plus pour la forme. C'était juste un très très beau spectacle et je suis ravie de l'avoir vu ! ~
Enfin, je me serais bien passé des cris d'agonie du bestiau sur la fin, c'était pas le plus réjouissant. Mais voilà un bien faible prix à payer ! Pour le coup, c'est notre crack qui peut souffler en se rendant compte que le boss est réduit en un tas de cendre fumant. Il pousse un soupir et s'effondre en glissant sur le panneau de contrôle.

-Eh bien en voilà une fin réussie ! ~

-Franchement... Je me serais bien épargné le stress...

-J'ai bien eu raison de récupérer une Rang C pour ce donjon, je pense que nous aurions eu des pertes autrement...

Je suis assez d'accord avec la cheffe : si Kayle avait pas été là, le boss nous aurait suivi de bien plus près, il aurait sûrement pu nous attaquer plus régulièrement et son premier assaut aurait certainement été fatal au mage qui l'a subi. Comme quoi, on est partis du mauvais pied avec notre patronne mais elle avait été assez clairvoyante quant à ce qui nous attendait. Et malgré le fait qu'elle soit coincée Rang D, son expérience nous a bien aidés. J'ai envie de dire que ça s'est très bien passé grâce à un sacré paquet de facteurs qui se sont entremêlés entre la force brute de Beauté Tranchante, les compétences de notre cheffe, Cracko et son coup de chance et la faiblesse du gaz au froid...
Je m'approche donc de ma camarade rousse, lui posant une main sur l'épaule.

-Je note que quand c'est pas des géants de 50m de haut, c'est pas une mauvaise idée de te laisser foncer dans le tas. ~

-Hein ? Des géants de 50m de haut ?

-Longue histoire...

-AHEM ! nous interpella la cheffe. On sort d'ici avant que tout s'effondre et on fera le partage du butin dehors !

Vrai que j'ai pas spécialement envie de savoir ce que ça fait de rester dans un donjon qui se ferme. Le temps que tout le monde ait récupéré ses affaires et on se taille tous en vitesse de là, retournant à l'entrée pour sortir de là.
En mettant le pied dehors, je me permets de regarder l'heure... Dans le vrai monde, on est restés là-dedans une bonne heure. Chouette ! Je vais encore avoir une journée !
Mais derrière moi, j'entends les gens vider ce qu'ils ont récupéré et... y a pas grand chose. Décidément, je suis la seule à avoir pris le réflexe de prendre du butin ?

-Attendez, c'est tout ?! C'est pas possible, personne a rien pris de plus ?! beugle Cracko.

-Mwa. ~

J'ouvre mon sac, laissant tomber par terre une masse de cristaux de la même couleur que le gaz. Bah ouais, dans mes premiers donjons, je servais tellement à rien que mon premier réflexe a été de ramasser les trucs derrière. Et là, après le carnage magique qu'on a fait, y avait vraiment plein de trésors par terre et je me suis faite plaisir. Ahlala, j'ai presque l'impression d'être la cupide du groupe mais bref. Je me permets de récupérer une rune grise qui m'intéresse. "Armure de Pierre".

-Ca va te servir à quoi ce truc ?

-A éviter que des petits malins profitent de mes attaques de zone pour me foncer dessus quand je ne peux pas bouger. ~

Je retourne donc du côté de la berserker, lui adressant un sourire.

-Beauté Tranchaaaaante ! ~ Tu devais me faire visiter le coin pas vrai ? ~

J’m’en lave les mains en affichant un certain sourire satisfait. Me défouler sur les monstres, ça me fait toujours un bien fou malgré l’état dans lequel j’en ressors qui, souvent, fait peur à voir. J’regardais mes mains et… ouais, elles étaient encore dans un état pas possible. Mon parrain va encore me tuer…

M’enfin, après avoir admiré le résultat de ma bataille un instant, je vais récupérer mon épée et la ranger dans mon dos. Scarlet apparaît ensuite dans mon dos, posant l’une de ses mains sur mes épaules. Je me retourne, affichant un p’tit sourire fier qui s’étira en entendant ses félicitations quant à ma stratégie.

« Héhé, j’te ferrais dire que ça à quand même plus ou moins fonctionné ! Même si j’suis sortie dans un état pire que ça et que Corde’ t’a entendu beugler au moins autant que moi ! »

Notre cheffe nous rappela à l’ordre en nous rappelant que le donjon était sur le point de se fermer. J’avais été un peu dure avec elle, je devais le reconnaître. Ça avait été la seule à défendre Scarlet et j’suis presque sûre que j’ai mal compris ce qu’elle voulait dire au début de ce donjon… Sur le chemin du retour, je ne manque pas de lui demander pardon et lui fait savoir que, si elle a encore besoin de mes services, elle peut directement m’appeler, j’répondrais à l’appel. Toujours sur le chemin du retour, nos soigneurs me mettaient la max pour soigner mes gros bobos. La douleur s’estompait rapidement, à peu près aussi vite que mon Anarchie ce qui me permis de ne pas trop avoir à en subir les conséquences.

Une fois tous sortis, on déploie le butin qu’on a amasser sur le trajet. Comme souvent, j’avais les mains vides ; ma tâche se résumant davantage à tabasser de la bestiole et m’assurer que mes team-mates soient en vie, je perds généralement peu de temps à récolter des trucs. Cette fois-ci, cependant, j’avais réussi à attraper des pièces détachées de drones encore intactes. Si Cracko ne se servait pas là-dedans, ça intéressera sûrement quelqu’un d’autre pour la revente.

Alors que l’intéressé se plaint de nos maigres récoltes, Scarlet intervient en laissant tomber une énorme masse de cristaux de gaz gelé qui se mit à briller sous les éclats du soleil. C’qu’elle avait pas chômé ! Mes ancêtres s’rait plus fiers d’elle que d’moi à l’heure actuelle ! Tout le monde se sert donc les uns après les autres, moi y compris. J’m’étais servi dans ces p’tits cristaux mais j’comptais en garder un pour moi. Ils étaient jolis, ça ferait une bonne déco ou un collier sympa que mon oncle pourrait me travailler.

Ultimement, Scarlet se tourne vers moi en me montrant un grand sourire. J’espérais bien qu’elle n’avait pas oublié que j’comptais lui faire visiter la région.

« Bien évidemment ! Si t’as toutes tes affaires, j’t’embraque en moto ! On va s’faire un p’tit restau’, j’te passe par quelques lieux touristiques sympas et on avisera pour la suite ! » Disais-je en me dirigeant vers mon bolide.

J’pose mon cul dessus, chope les affaires de secours que j’ai et les balance à l’intéressée qui les attrape sans peine avant de tapoter le siège pour l’inciter à venir poser son popotin à côté du mien.

« Allez, en voiture Simone ! C’bibi qui conduit c’coup-ci ! »

Plus qu’à espérer qu’on s’fera pas pincer par les flics sinon mon parrain va devenir fou…