Un souffle blasé me quitta alors que d’un geste, je prenais ma serviette. La douche avait été longue. La journée aussi surtout, et même maintenant, je me sentais pas véritablement reposée. Plutôt sur les nerfs. Contre à peu près tout. Le genre de moment où j’avais envie de casser des trucs, mais où le sens des responsabilité le disait que ce n’était pas une bonne idée. Et je l’emmerdais ce foutu sens…

J’crois que la morosité ambiante m’affectait plus que je la voulais. Fallait dire que depuis l’attaque, plus rien n’était pareil. C’était comme si un voile sombre couvrait maintenant la ville. Ça devait être comme ça qu’ils étaient en 2001, après qu’un truc aussi grave leur soit tombé dessus… Et franchement, juste à ouvrir une page internet et à voir autant de news, d’informations, et trucs qui faisaient chaque jour un peu plus l’état de la catastrophe qui s’était déroulée et de laquelle j’avais été aux premières loges.

Et franchement, ça m’saoulait. C’était là où j’avais besoin de voir autre chose, de faire des trucs, mais les aléas administratifs faisaient que j’étais coincé chez moi. Enfin dans la ville, et c’était limite si parfois j’étais pas réquisitionnée pour donner un coup de main. Autant je comprenais l’urgence hein, c’était la merde, vraiment, mais tain, ça me donnait de ces angoisses… Et aujourd’hui avait pas foncièrement fait exception. On avait toqué super tôt à ma porte, à une heure où, souvent, je dormais pas encore, pour me faire courir aux quatres coins de la ville, autrement j’serais expulsée sans ménagement. Une sorte de faille dans le règlement par rapport au fait qu’à la base, j’étais une étrangère, et que pas mal de dossiers s’étaient perdus.

Et des fois, qu’ils aillent se faire foutre. Nan, souvent même.

Bon, j’avais besoin de m’changer les idées. Et comment ? Hum… Un peu de musique. Bien forte. Scary me pardonnerait si jamais si la faisait chier, mais là, c’était un peu la crise pour moi ! Ce fut ainsi que, juste avec une serviette, j’me retrouvais à mettre un classique sans trop compter les décibels :


Ah… Juste de réécouter ce petit enchainement au piano, ça me ramenait des années en arrière. Damn, nostalgique à mon âge ? Fallait croire. Un petit sourire en coin se fit sur mes lèvres alors que j’m’élançais sur mon canapée, m’allongeant comme une bienheureuse de tout mon long. Certes, j’étais encore un peu mouillée, mais merde, j’avais le droit de faire mon petit headbang en me mattant encore et encore le clip !

Enfin, jusqu’à ce, qu’au bout d’un moment, j’entende toquer à la porte. J’crois que pour passer la musique… Ouais, ça devait être un peu fort. Et est-ce que j’avais envie d’ouvrir ? Franchement non. Mais bon, si jamais Scary avait besoin de dormir… Ça m’ferait chier de créer un problème de voisinage avec elle. D’autres j’m’en foutrais hein, mais bon. Ce fut avec une flemme extrême que j’me retrouvais à réduire un peu le son avant de bouger mes fesses jusqu’à la porte, sans prendre la peine de vérifier via le judas qui ça pouvait être. De toute façon, ça pouvait pas être trente-six personnes différentes.

“Désolé, c’est le son c’est ça, je…”

Et j’eu un instant de bug face à la personne que j’avais en face de moi. C’était… Ouais, un plantage de ma part.

“Minute, t’es pas la même rousse !”

Et ouaip, j’me retrouvais avec une Belge devant moi au lieu d’une Australienne ! Damn, c’était pas prévu. Est-ce qu’on entendait ma musique depuis le vieux monde ? Si c’était le cas, eh bien… J’aurais un record surement.

“Hey Kayle ! J’pensais pas te voir sonner à ma porte ! Fin si ptête un jour, mais pas plus aujourd’hui qu’un autre jour en fait, et… Ouais fin tu m’comprends, non ?”

J’haussais les épaules, avant de me rendre compte que ce simple geste manqua de faire tomber la serviette qui, actuellement, me servait de seul habit. Ouais, il semblait que j’avais un talent pour ouvrir la porte dans une tenue pas possible. Boarf, détail au pire.

“M’well… J’t’en pris, entre !”

Après les évènements de NYC, j’avais décidé de passer quelques temps en Norvège auprès de mon oncle. Dix p’tits jours durant lesquels j’avais pu rattraper le temps perdu avec lui et faire deux donjons qui m’avaient permis de revoir mes metalhead préférées : Cordelia et Scarlet, chacune au détour d’un donjon différent. De retour chez moi, je m’apprêtais déjà à repartir.

Je n’avais pas des masses d’amis – et encore moins de ceux à habiter sur un autre continent – mais, une fois mon Anarchie purgée, y’avait une personne pour laquelle je m’inquiétais un peu : Julia. Elle était New-Yorkaise et, autant je n’avais pas vu son nom dans la liste des victimes, autant je m’inquiétais un peu pour elle. Alors, ni d’une, ni deux, j’préparais un nouveau sac de fringues et je partais prendre le premier train pour Paris qui me donnerait accès au portail dont j’avais besoin. Dans mon sac, j’avais également emporté des bouteilles de bières bien de chez moi – de Belgique donc – et l’une des bouteilles d’hydromel que mon parrain m’avait offert. Le but n’était pas d’bourrer la gueule de Julia ou moi-même mais… plutôt que je sois capable de fermer l’œil la nuit. Ouaaaaaaaiiss… J’suis tellement pas habituée à dormir avec quelqu’un – et surtout une fille – que j’en deviens très nerveuse, de là à pas être capable de m’endormir… C’sont les détails les plus cons qui rendent cons ceux qui les portent. Ou quelque chose comme ça.

Anyway, autant j’avais une géographie de merde, autant j’avais un sens de l’orientation et une mémoire d’éléphant. Même avec les dégâts qu’avait subit la ville, j’étais largement capable de retrouver mon chemin dans tout ce foutoir. Faisant un rapide crochet par le restaurant qui nous avait jarté dehors aux profits de Karens & Co pour prendre de bons burgers histoire de casser la croute, je me dirigeais alors vers l’appartement de Julia.

Et à peine y avais-je mis les pieds qu’une musique on ne peut plus familière vint faire bourdonner mes oreilles. Du Rammstein tiens ? En arrivant au pied de porte de Julia, il m’était difficile de ne pas me rendre compte que la musique venait de là et, putain, elle l’écoutait à fond d’caisse. Non pas qu’ça me dérangeait, c’est l’genre de musique qui m’ferait gueuler les paroles pour le peu qu’on me laissait faire ou qu’on m’entraînait à ça. Après avoir patienter p’t’être, quoi ? Vingt secondes ? J’finis par toquer à sa porte, toute impatiente de la revoir. La musique baisse et la brunette vint m’ouvrir et commence à s’excuser avant de se taire. Elle me dévisage un instant avant de me dire que j’suis pas la même rousse.

« Et pourtant, j’suis loin d’avoir changé cocotte ! »

De mon côté, j’mis un moment avant de réaliser qu’elle était en serviette de bain – encore humide. J’espérais ne pas l’avoir sorti de sa douche pile au moment je venais d’arriver, ça aurait été la loose. Ou un sacré timing de dingue.

« Ouais, ouais, on s’comprend, t’inquiètes ! »

Elle haussa les épaules l’espace d’un instant et la serviette folle qui lui servait de vêtement essaya d’en profiter pour se barrer mais, heureusement, elle parvint à l’empêcher de commettre l’irréparable. Elle m’invitait alors à entrer chez elle, ce que je me dépêchais de faire – histoire qu’on évite une potentielle exposition indésirée – avant de poser mon sac de burgers et mon sac à dos au sol pour la prendre dans mes bras et lui faire un câlin. J’me doute qu’elle s’y attendait pas, comme toutes les autres d’ailleurs, mais c’est ma manière de montrer aux gens que j’les apprécie.

« J’suis tellement contente de voir que tu vas bien… Après ce qui s’est passé sur New-York, j’avais peur qu’il te soit arrivé quelque chose. »

La serrant fort mais pas trop – pas envie de la briser en deux non plus – pendant un instant, je finis par la libérer de mon emprise afin de lui afficher un sourire. Ça me faisait bizarre de pouvoir prendre en accolade quelqu’un de plus petit que moi cela dit mais rien d’insurmontable pour mon cerveau de barbare.

« J’pensais venir te tenir compagnie quelques jours si ça te dérange pas ! J’ai amené des trucs de chez moi et j’ai même amené des burgers ! J’me suis dit que ça te ferait plaisir~. »

Kayle mode de soutien moral : activé. Si j’avais pris mon pied en massacrant des monstres sur New-York, c’était certainement pas le cas de tout le monde alors, autant que j’me rende un peu utile envers ceux que je pouvais bien connaître, non ?

So, j’me retrouvais devant Kayle, à l’entrée de mon appart, avec comme seule vêtement une serviette un brin rebelle et les cheveux même pas trop séchés. Oh well, j’étais pas complètement nue déjà. Au moins, c’était déjà ça de prit, mais… Hey, me venait une idée. Si jamais un tel accident se reproduisait, celui d’ouvrir ainsi, j’pouvais toujours envisager une solution… Genre une petite machine à fumée à côté de la porte que j’pourrais activer avant d’ouvrir, qui me permettrait d’être dans une sorte de voile un peu opaque et… Ouais, un dossier de plus dans mon bordel. J’risquais de penser que l’endroit était un repère de Junkie. Ou que j’foutais le feu. Ou les deux ensemble.

Bref, un détail, et après un petit sourire suite à la catastrophe évitée, je l’invitais sans problème à entrer dans ma piaule. De toute façon, elle connaissait déjà tout l’bazar et les lieux, so pas besoin de lui faire la visite. Après si elle avait complètement zappé, c’était un autre problème, mais elle était venue jusqu’ici, donc normalement, ça irait.

Toutefois, ce à quoi j’m’attendais pas, c’était qu’elle me prenne bien fort dans ses bras l’instant où elle avait posé ses affaires par terre ! Woh ! C’était… Ouais, compte tenu de ma tenue et tout, c’était pas mal hot en fait !

“Woh, tu pouvais plus t’passer de moi ? J’t’ai manqué ?” Répondis-je sur le ton de la blague, un poil surprise tout de même. Mais, ouais, forcément elle avait pû s’inquiéter, avec tout ce qui s’était passé… J’l’avais tout de même prévenu que j’étais pas sur la liste des victimes, mais bon, tu sais jamais. Entre vivre et être complètement trauma…

“Mais ouais, c’est passé un bordel. Normalement, j’devais juste évacuer, mais… J’ai décidé de donner un coup de main. Et bon sang c’était… Compliqué. Un peu l’impression d’avoir été un poids mort ici, et de… De pas avoir pu aider grand monde en fait.”

Je soupirais un peu, en quittant son étreinte. J’pense que ça pouvait se voir que j’étais pas aussi enjouée que j’pouvais l’être d’habitude. Mais bon, par rapport à la semaine dernière, ça allait. Et celle d’avant encore… J’en profitais pour baisser un peu le son, histoire qu’on puisse s’entendre, pour lui répondre tout de même :

“Mais j’suis contente de te voir aussi !”

Et surtout qu’elle n’était pas venue les mains vides, loin de là… Si mon nez avait été titilé, ce furent bien mes yeux qui me donnèrent raison, et un peu d’appétit aussi d’ailleurs.

“Tiens tiens, j’reconnais cette enseigne ~ Vrai que ça fera du bien par où ça passera ! On a du bol qu’ils aient pas été touchés. Y’a quelques enseignes que j’connaissais qu’on pas eu cette chance, mais y’a déjà des travaux pour en reconstruire une bonne partie. Sont quand même assez débrouillard quant ils veulent ici !”

Au moins c’était déjà ça qui restait dans ma vie. Et à propos de venir dans ma vie, elle partait quand même sur l’idée de rester quelques jours ici. Et vu comment elle arrivait… Oh well, ça pourrait pas être une mauvaise expérience.

“D’acc ! Fais comme chez toi ! T’auras l’occasion de voir à quel point c’est le bordel ici. Juste, faudrait p’tête que j’mette au moins quelque chose. J’sais qu’il y a pas grand chose à mater, mais bon, vivre en communauté tout ça.”

Comme prévu, ma réaction à son égard l’avait étonnée même si c’la ne l’empêcha pas d’en placer une.

« L’un des deux est plus vrai que le second mais à toi de déterminé lequel, héhé ! »

Pour une fois, j’allais marcher dans son jeu. Enfin, volontairement j’veux dire. Même si je pouvais d’emblée m’attendre à en subir les conséquences, j’le sentais venir à des kilomètres !

Elle m’avait manqué, c’t’un fait indéniable mais j’étais surtout inquiète pour elle. Elle allait bien, j’le savais, mais d’un point de vue moral, j’me doutais que c’était la méga joie. J’le sentais à son attitude d’ailleurs. Vient qu’elle m’annonce avoir participé à tout ça, j’veux dire, en aidant. Elle était aussi une éveillée ? J’me souviens pas l’avoir entendu en parler… J’ai p’t’être dormi d’sus c’la dit, ça n’m’étonnerait pas d’moi. M’enfin, j’en discuterais sûrement avec elle pendant le repas.

Là, fallait qu’elle aille vraiment s’habiller parce que, autant elle disait qu’il n’y avait pas grand-chose à mater – et ça, j’en doutais – autant, ouais, il valait peut-être mieux qu’elle se mette au moins un truc sur les parties. Ne serait-ce pour que je ne me retrouve pas complètement tendue comme le string d’une… J’vais p’t’être pas la faire celle-là…

« J’dois reconnaître que c’est loin de ce que nous les Belges on peut bien avoir. Généralement, le moindre chantier est décomposé en X fois et chaque chantier prend entre un et trois mois à être réalisé ! Si t’as de la chance… Anyway, ouais, va mettre quelques fringues sur tes miches et viens r’joindre le coussin de luxe à table ! »

J’en viens à me déchausser et rendre leur liberté à mes pieds en faisant l’inverse de c’qu’Harry P. avait pu faire auprès de Dobby et pris les sacs à peine déposés au sol pour les rapprochés du canapé. J’avais « à table » mais puisque la dernière fois que j’suis venue chez elle on était derrière la TV, ça m’semblait logique de me réinstaller là. Pis on pourrait mettre une musique de fond ou quelconque show pour garder un bruit constant pendant qu’on se parle. J’déballais ce que j’avais dans mon sac et le répartissais sur la table avant de m’installer confortablement en attendant le retour de mon hôte qui n’avait certainement pas prévu de l’être avant de soudainement me rendre compte que mes bouteilles allaient commencer à chauffer.

Puisqu’elle m’avait dit de faire comme chez, j’me permis de relever mon derch du fauteuil pour me diriger – avec mon sac – jusqu’au frigo afin d’y ranger les quelques boissons alcoolisées que j’avais pris non sans prendre la peine de le lui spécifier.

« Si tu te demandes d’où viennent les bouteilles de bières « Barbãr », « la Chouffe » et « Cuvée des Trolls » ainsi que la bouteille d’Hydromel, c’bibi qui les a mises là ! »

Oh ? Est-ce qu’elle me teasait à moitié ? Une sorte de curiosité un peu particulière s’était dressée en même temps que mes sourcils face à sa réponse. Est-ce qu’elle avait prit du poil de la bête ? Genre elle se permettait d’avoir la confiance maintenant ? Bon, fallait dire que niveau intimidation, je devais probablement pas être à mon meilleur. Même un gamin dans un costume d’Halloween devrait sans doute être plus terrifiant que moi, et pourtant, faut vraiment être une grand-mère pour avoir peur d’un costume de citrouille.

Bref, ça me faisait un peu pouffer tout de même, avant que la conversation ne change par rapport à l’état de la ville. Forcément qu’elle avait dû voir le bordel que c’était, la fourmillière qui s’organisait. Mais même comme ça, les traces se verraient pendant encore des années, et les souvenirs eux seraient imperissables. On partait tout de même sur une bonne grosse catastrophe des familles qui aurait pû se terminer en une dévastation totale. Genre d’un coup, la ville, rayée de la carte. Et probablement une bonne partie du périmètre. Et encore, j’pense qu’on devait s’estimer chanceux qu’une bonne grosse bombe des familles ait pas été larguée.

“Ah ça… L’administration Européenne. Ça allait encore en Allemagne, mais si tu pensais à toutes les normes et les trucs à respecter. Si t’avais pas ça, t’étais parti sur un bordel pas possible… Enfin, de c’qu’on m’a dit. C’est pas les meilleurs pour gérer les exceptions.”

Toutefois, la fin de sa phrase me fit bien sourire. Ah oui ? Elle se présentait directement en tant que coussin de luxe ? My my, on partait sur les mêmes bases que la dernière fois visiblement. Pas que ça me déplaisait hein, au contraire. Ça allait pouvoir bien me changer les idées.

Du coup, j’me retrouvais à piocher un peu dans mon armoire, tenant comme je le pouvais ma serviette, en réussissant à prendre un pyjama court. Bah oui, tant qu’à faire, si j’étais livrée, autant que j’prenne de l’avance. Un rapide détour à la salle de bain histoire de me mettre en tenue plus tard, et hop, j’étais parée pour un nouveau round face à la malbouffe qu’on appréciait tant. Et lorsque j’sortis, je pu voir que Kayle était en train de placer quelques trucs dans le frigo. Des bouteilles visiblement, comme elle l’annonçait.

“J’vois que t’es venue équipée ! J’ai déjà pu prendre la dernière, mais pas les autres. Mais rien qu’aux noms… Damn, ça m’rappelle “La fée Torchette”. Le nom était cool ! Le goût… Ouais, y’a mieux. Par contre, de l’Hydromel ? Jamais tenté ! Tu m’intrigues là, j’vais faire les yeux doux à ta bouteille.”

Mais pas forcément de suite, car là, ce fut le petit saut pour atterir sur le canap, m’enfonçant dedans comme une bienheureuse. Fallait croire que de m’enfoncer dedans était un petit plaisir, surtout que là, y’avait tout de même une sacré odeur juste devant moi.

“Eh bah, y’a que l’embarras du choix ! T’as pris comme la dernière fois où t’expérimentes un peu ?”

Question classique, mais gustative. dans tous les cas, ça m’empêchait pas de me frotter les mains et de me lécher les lèvres, avant de tout de même lui demander :

“Et du coup, qu’est-ce que tu deviens ? C’est pas trop la merde de ton côté ?”

Et… Contre toute attente, Julia ne revient pas à la charge. J’avais réussi à en décrocher un petit rire – soit une certaine victoire en un sens – mais ça me faisait clairement me dire qu’elle n’allait vraiment pas ouf… Mais bon super Kayle à la rescousse !

Elle fit un rapide commentaire sur l’administration Européenne avec laquelle j’étais entièrement d’accord – surtout quand il s’agissait de dire que l’Allemagne se débrouillait mieux que la Belgique – avant de disparaître pour se changer. Son dévolu se jeta alors sur un pyjama court que je découvris en rangeant ma binouze. « La Fée Torchette »… Autant le nom vendait du rêve, autant j’en avais jamais entendu parlé. Sûrement une bière française. Si j’étais de mauvaise foi, j’dirais que si le goût n’était pas terrible, c’est que c’n’était définitivement pas une bière belge et que, vu le nom, ça n'pouvait pas venir d’un autre pays que c’lui en-dessous du mien~.

« C’pas des plus violent des alcools existants l’hydromel mais c'est son goût qui te marque ! En plus, celle-ci vient de Norvège alors, si tu veux, on se l’ouvre ce soir ! »

L’appelle d’une p’tite Barbãr était grand mais elles n’étaient plus fraîches et j’ai eu de mauvaises expériences en avalant des bières tiédasses si ce n’est carrément chaudes alors on va éviter. J’vins rejoindre ma compère dans son canapé et m’installais confortablement à ses côtés.

« Nah, j’ai la même chose. J’voulais pas tenter le diable et juste profiter d’un bon moment alors les tests ça attendra une prochaine fois. Me basant sur ta commande de la dernière fois, j’ai pris ce qui me semblait t’avoir fait le plus baver quand tu l’avais en face de toi, j’espère n’pas m’être trompée ! »

J’attrape mon burger perso, j’cale mon cul dans le fin fond du canap’ et v’là que Julia pose la question fatidique que je pensais lui poser avant ; « qu’est-ce que je devenais ? ».

« Eh bien, j’ai aussi filé un coup de main à New-York en m’attaquant au sud-est de la ville, dans le Queens justement, et mise à part le fait qu’un titan de feu m’ait fracassé son épée sur la gueule, j’dirais que ça s’est plutôt bien passé. J’ai même fait de supers rencontres que j’ai eu la chance de revoir quand j’suis allée en Norvège ! Les incidents de New-York m’ont donné envie de revoir mon oncle alors j’suis partie dans le nord et j’ai profité des paysages, rattrapé le temps perdu et dégommer deux donjons ! Tout ça pour faire atterrir ma paire de fesses chez toi et te tenir compagnie~. Foncièrement, moi, ouais, ça va. Mon taff m’a accordé des congés pour que je puisse récupérer des récents évènements et j’en profite ! »

Le fait d’avoir quelqu’un qui prenait carrément ses quartiers chez moi était… Oh well, plutôt intéressant. Certes, Kayle avait déjà pieuté ici une fois, sans le moindre problème, mais là on parlait tout de même de plusieurs jours. C’était peut-être une tout autre aventure, et j’allais parfois devoir me concentrer plusieurs heures sur mes quelques boulots. Peut-être allait-elle avoir la création en direct d’un de mes fameux traducteur ? Ou un truc du genre hein. J’me limitais pas qu’à ça, et j’avais quelques autres projets qui trottaient dans ma tête et qui, actuellement, restaient en cours de réfléxion. Probablement que j’allais passer un peu de temps le fer à souder en main…

Mais bref, détail. De toute façon, elle me parlait un peu de sa fameuse bouteille… Et en vrai, ça donnait envie !

“Proposé comme ça… Vendu ! Tant qu’on évite de finir complèèèètement torchées, ça ira. Surprenament, j’suis pas une fan de la gueule de bois et j’sais que j’ai tendance à rapidement finir un peu pompette. Physionomie, tout ça.”

Vrai qu’avec mon pauvre mètre cinquante quatre, y’avait pas grand chose pour encaisser, donc avec un truc trop fort, j’pouvais commencer à voir un peu flou. Mais bon, pas pour autant que ça m’empêchais de consommer hein ! Juste que j’devais rester modérée, ce qui était pas spécialement simple ni souvent réussi. Cependant, si on parlait un peu l’alcool, c’était plutôt nos burgers qui allaient être nos casse-croutes, et elle vint à me rejoindre sur l’canap, expliquant qu’elle était restée sur notre dernière commande.

“Ça se tient. J’aime bien expérimenter perso, même un peu trop. Pour ça que je vais aux quatre coin de la ville -et du monde- pour tester. Parfois j’suis déçue, d’autres fois j’ai la révélation de ma vie. Mais ouais, là, j’pense que de rester sur un terrain connu est pas une si mauvaise idée.”

D’autant que j’allais pas me gêner ! Je pris l’un des burgers, avant de croquer dedans à pleine dents. Damn, c’était bon ! Ça me manquait bien comme il faut ces trucs là !

“Ça faisait un temps que j’en avais pas mangé ! Ah… Y’a pas à dire, ils sont meilleurs en cuisine qu’en service en salle…”

Toutefois… Eh bien, elle vint à m’expliquer ce qu’elle avait fait depuis, passant surtout sur les événements de New-York, et pour le coup, elle eu le droit à de grands yeux de ma part. D’autant que c’était une description qui m’était un brin famillière… Un titan de feu ? Est-ce qu’elle aurait fait équipe avec Scary ? Faudrait que j’lui pose la question à l’occaz… Mais bon, le principal était qu’elle allait bien, et j’posais ma tête sur son épaule en soufflant un grand coup :

“Pfiou. Le principal c’est qu’tu t’en sois tirée. Mais bon, j’crois qu’il en faudrait beaucoup pour ça !”

Même si dans la catégorie, un titan de feu devait être pas mal… Cependant, elle était partie également sur des donjons, et si j’avais une partie de moi qui était curieuse de savoir ce qu’il en retournait, j’préférais taire un peu le sujet, penser à autre chose qu’à des monstres et tout ça.

“Et… Merci d’être venue. J’suis un peu ailleurs en c’moment, donc j’crois que ça m’fait du bien de voir quelqu’un. Et de manger un bon coup aussi !”

Probablement que mon appétit vorace pour manger de grandes bouchées de mon burger sans même toucher à mes frites témoignait pour moi. Mais bref.

“So, tu veux te mater un truc pendant ce temps ? Le catalogue offre pas une superbe qualité, mais j’ai pas mal de trucs de DL. Des animes surtout, mais deux trois séries aussi. Et quelques hentai aussi mais ça parait qu’il faut pas le dire. Un truc qui te tenterait ?”

Même si je devais reconnaître qu’une cuite de temps à autres permettait – généralement – de se vider la tête façon tirage de chiotte, c’était clairement pas ce que j’envisageais. J’ai beau être friande du goût des boissons et l’ivresse qui l’accompagne, la gueule de bois était tout sauf ce que je voulais aussi bien expérimenter que montrer à Julia. S’il fallait qu’on boive, ça serait avec plus ou moins de modération et compte sur bibi pour tenir le nombre de verres et/ou bouteilles qu’on puisse s’enfiler.

« T’en fais pas pour ça. J’ai eu un bon prof pour la consommation de binouze et j’compte pas te laisser la chance de vomir tout ce fin alcool de qualité~ »

Fierté de Belge oblige, j’me devais de vanter les mérites des bières d’chez moi. Elle souligna quelque chose en rapport à la physionomie et, pour le coup, j’étais du genre des débiles de la coure qui te diront soit t’es habité à l’alcool et tu sais en consommer des litres sans tomber soit tu ne l’es pas et la première bière te fera dégueuler. La science me donnera certainement tort mais, eh, j’suis pas une tête et j’m’en fous royalement.

De retour sur le canapé et aux burgers, elle valida mon choix d’être restée sur ce que je connaissais nos goûts non sans me faire remarquer qu’elle avait certainement un palet plus développé et vagabond que le mien. Risquer de jeter de la nourriture parce que je n’étais pas capable de la manger à cause du goût, ce n’était clairement pas mon genre. Il m’arrivait de faire la dingue et essayer quelque chose que je ne pensais pas aimer au premier abord et finir par complètement tomber sous le charme mais il s’agissait là de cas assez rares… Surtout les insectes… URH, rien qu’d’y penser j’ai des frissons… qui furent aussitôt évaporés par la satisfaction gustative de Julia qui ne manqua pas de mettre un petit taquet aux serveurs auxquels on a eu affaire la dernière fois.

« Héhéhé, on est d’accord ! Mais p’t’être que je leur accorderais une seconde chance si je vois la salle vide de gamins et autres Karens si le cœur m’en dit. »

La réaction de Julia… me laissa un tantinet perplexe. J’m’inquiétais pour elle et en lui racontant tout ce bazar, j’avais l’impression de la faire s’inquiéter pour moi alors que, comme elle pouvait le voir, j’allais parfaitement bien. Elle-même le souligna ! J’restais un moment sans rien dire, un peu gênée de penser que j’avais pu la faire s’inquiéter avant qu’elle ne pose tête sur mon épaule et… me remercie d’être venue chez elle. Pour lui tenir compagnie. Et les burgers. Mais ce qui me fit planter, c’est cette expression de gratitude – pourtant normale – qu’elle me transmettait.

Faire des choses pour les autres, traverser la moitié d’un pays – ou du globe dans le cas présent – dans le seul but de filer un coup de main, dépanner ou soutenir quelqu’un, c’était aussi naturel que de respirer chez moi. Ça me donnait une excuse pour sortir, voir mes amis et servir à quelque chose. Full win for me, baby. Mais c’était devenu tant naturel que, quand je n’étais pas dispo, certains s’offusquaient alors que d’autres ne prenaient plus la peine de me simplement me remercier. Ce n’était clairement pas le cas de tous mes amis – encore heureux – mais c’était, effectivement, devenu si rare que j’m’étonnais quand on me remerciait. Erh, trop bonne, trop conne, hein m’man ?

Peut-être était-ce mon esprit qui me jouait des tours ou peut-être était-ce parce que ma cervelle m’avait fait passer un message, alors que Julia avait sa tête posée sur mon épaule, je venais passer mon bras autour des siennes avant de lui embrasser le front.

« Tout l’plaisir est pour moi, choupette. À ta place, j’aurais aimé que quelqu’un fasse ça pour moi aussi. »

Je viens finalement à prendre une grosse bouchée de mon burger alors qu’elle me demande ce qu’y m’intéresserait de regarder. J’étais curieuse de savoir ce qu’elle avait pu rencontrer lorsqu’elle donnait un coup de main mais j’voulais pas avoir à parler de ça à l’instant. J’avais justement cette impression qu’elle était… un peu down alors parler de monstres était la dernière chose intelligente à faire dans ce genre de cas. Mes oreilles tiquent à la fois sur le manque de contenu intéressant du catalogue et… OF COURSE, ce qu’elle aurait pu télécharger en +18 nippon. J’ai pas pu me retenir de pouffer un rire avant d’avaler ce que j’avais en bouche pour rebondir là-dessus ;

« S’il faut le dire ou pas, c’pas trop la question ! La question, c’est de savoir si tu veux montrer ce que tu télécharges ou non car ça implique que tu aurais pu aimer ça ! ». Ainsi s’en suivit un long rire nerveux qui soulignait ma surprise quant à l’inattendue proposition de mon amie encore moins innocente que je ne l’aurais imaginé. Après m’être calmée cela dit, je viens à répondre un peu plus sérieusement. « On va p’t’être éviter le hentai ne serait-ce que parce qu’on est en train de bouffer mais si t’as pas trop d’idée de quoi se mater, on peut envisager de continuer ce qu’on avait commencé la dernière fois ? Et si tu tiens vraiment à me partager ton catalogue, attendons ce soir qu’on commence à partir à cause d’une binouze ou deux, histoire qu’on puisse rigoler d’un humour beauf et questionnable à souhait ! »

Un bon prof ? Alors il y avait des techniques ? Ouais, il paraissait que de manger en même temps pouvait aider, et vu ce que j’avais devant moi… Vraiment, sans peine, j’me disais qu’avec ça dans l’estomac, ça irait. Plus tous les trucs qui étaient dans mes placards, clairement, on avait du stock pour passer quelques jours mouvementés ! Mais dans le bon sens du terme hein ! De toute façon, y laisser ses boyaux était pas au programme, mais dans le pire des cas…

“Héhé ! Well, on verra bien ! T’façon, tu sais où se trouvent mes toilettes et… Je suppose que j’dois le savoir aussi. Après, jusqu’à combien de degré j’peux te réciter le plan de mon appart, ça, c’est une autre histoire…”

Une autre certes, mais certains appelleraient ça une expérience ! Enfin, on était pas là pour ça, et avoir un bon burger dans les pattes aidait bien à se caller l’estomac. Après, les fois où j’y avais été avaient pas spécialement été dramatique hein, après tout, j’avais cette rousse dans mes amies maintenant ! Mais vrai que cette fois là en particulier avait été… Mouvementée. Fallait dire qu’elle tapait dans l’oeil, et que forcément, ça attirait les gamins chiants et irrespectueux.

“Pourquoi pas ? Après, y’a d’autres restos, faudra que j’t’en fasse découvrir certains. Sans vouloir me vanter hein, mais je suis une bonne spécialiste des petites adresses ! La faute à une curiosité, à des expérimentations, des tests et une flemme parfois massive de cuisiner ! Personne n’est parfait ~ !”

Et je gloussais un peu face à ça, avant que Kayle ne passe son bras au-dessus de moi. Oh my, elle semblait véritablement s’être renforcée sur ce plan là depuis la dernière fois. Ou peut-être qu’elle avait été décontenancée, surprise de mon petit caractère, et qu’elle s’était adaptée ! Ou autre hein, vu qu’elle m’embrassait le front, ce qui… Oh well, m’empêcherait pas de manger.

Et concernant ce qu’on allait regarder… Eh bien, elle ne semblait pas exclure l’une ou l’autre des propositions susnommées. Même si, évidemment, certaines seraient assez particulière, notamment une qui, finalement, tenait plus à une blague qu’autre chose !

“Ça se comprend. Les deux peuvent-être… Salissant. Une petite glissage ici et… Bref ! Oh, j’ai une idée ! Un classique ! Un truc que t’as forcément déjà entendu / vu / adoré. Perso, une partie de mon enfance hein !”

Un sourire machiavélique se fit alors que je mettais le bon truc ! Et lorsque la musique retentit, j’étais presque comme une folle !


“Oh shit mauvaise langue !”

Et un fail de plus dans ma vie. Un d’une longue liste.

“Si j’laisse la version allemande, ça risque d’être un peu bipolaire.”

J’haussais un peu des épaules ultimement, pour me recaler contre Kayle, avant d’avoir une longue réflexion. Forcément, si elle débarquait là, ça changeait un peu quelques plans. Notamment un, tout bête :

“Faudra que j’pense à faire des courses aussi. Oh ça m’rappelle une anecdote ! Tu vois les cadis de supermarché ? Bah un jour, un pote m’a forcé à me mettre sur le siège enfant. Pendant toutes les courses ! Et le pire, c’est qu’il y avait des gens que ça choquait même pas ! J’ai vraiment tant l’air d’une gamine que ça ? Bon, c’était y’a deux ans, mais quand même quoi ! Voir une personne sur le siège enfant d’un cadis qui examine deux bouteilles de vodka, y’a des gens qui trouvaient ça normal !”

Julia connaissait peut-être le plan de son appartement au degré près mais moi j’étais capable de me trimballer dans le mien les yeux bandés et dans le noir complet ! Ouais, à force de m’être baladée quelque part, je finis par savoir où tout se trouve et, ainsi, je peux naviguer sans avoir besoin de voir où je marche. Un nouveau super pourroir quant à lui particulièrement pratique quand il s’agissait de se la jouer Splinter Cell dans la maison pour choper des biscuits, bonbons et autres chips sans que maman ne sache que j’ai quitté ma chambre… Et ouais ! Malgré les apparences, j’suis sneaky as fuck !

Elle rebondit alors sur mon envie de laisser une seconde chance au restau qui nous avait jeté dehors et me propose même de me faire découvrir d’autres p’tites adresses qui, j’imagine, sont bien meilleures que les grosses enseignes ! J’me mise à ricaner quand elle disait qu’elle avait « parfois » la flemme de cuisiner. Si y’a bien un truc qui m’collait au cul et me faisait souvent choisir l’option la plus simple à mon égard – à savoir les plats à base de pâtes et de riz –, c’était ma flemme inexorable couplée à mon incompétence culinaire. Pour ça, j’tiens clairement de personne dans ma famille…

« Et j’suis loin de l’être aussi, alors va pour donner sa chance à divers restau’ quitte à ce que je force mon palet à tenter des trucs ! »

J’n’étais pas une enfant très difficile mais j’étais loin de manger tout ce qu’on me proposait à table. Avec le temps, j’ai réussi à convaincre mes papilles gustatives que la salade n’était, finalement, pas si machiavélique que ça et qu’elle valait la peine d’être ingurgité alors, qui sait, peut-être qu’un jour les crustacés, fruits de mer et autres fruits classiques finiraient bien par passer le cap également ?

Bien installée, visiblement moins gênée que moi à l’idée que je passe mon bras autour de ses épaules et pas plus atteinte par la marque de tendresse dont je faisais preuve, Julia ria de ma remarque sur le hentai et décida, dans un élan d’illumination, de choisir quelque chose qui, d’après elle, j’aurais certainement déjà entendu, vu et peut-être même adoré. Alors qu’un sourire démoniaque se dessinait sur son visage – me faisant m’attendre au pire hentai possible compte tenu du fait qu’on en parlait à l’instant – et qu’elle naviguait si vite que j’n’avais pas le temps d’analyser ce qui allait arriver, mon âme d’enfant explosa la porte de ma pseudo maturité à grand coup de pied et, alors que les paroles étaient sur le point de retenir, je m’exclamais : « I WANNA BE THE V- wait, what ? »

Effectivement, les quelques premières saisons du dessin animé de Pokémon avaient été dans les armoires de mes parents et de mon oncle pour satisfaire mon esprit de geek asociale qui ne faisait que parler de son intérêt particulier à faire évoluer des créatures digitales pour mener des combats aux proportions dantesques. Je connaissais les paroles en Français et en Anglais – les unes car, à la maison, du temps où mon père vivait avec moi, on parlait Français et les autres car, chez mon Oncle, par facilité, il se les était procurés en Anglais – mais je n’avais aucune idée de ce qu’ils pouvaient bien dire en Allemand. Je savais éperdument que les Pokémons avaient leurs noms Allemand (Bulbizarre étant le seul Pokémon dont je connaissais les noms en Français, Anglais, Allemand et Japonais quand j’étais gamine) ce qui m’empêcha d’être si étonnée que ça d’être mise face au générique dans ladite langue mais… c’était plutôt anti climatique comme sensation.

Après avoir brièvement grimacé, j’tombais dans un fou rire nerveux qui soulevait aussi bien la gourde de Julia que mon arrêt net dans la chanson. Il me fallut bien trente longues secondes pour me remettre de mon état avant de finalement, entièrement, retrouver mon calme. Sa bourde rattrapée et la hyène calmée, elle se réinstalla et l’épisode commença.

Quelques bouchées de burger et un p’tit silence plus tard, Julia vint à me partager une anecdote. Intérieurement, ça m’faisait marrer de l’imaginer dans un siège enfant de caddie et ça se voyait sur mon visage au sourire que j’arborais. Faut dire, c’était bien cocasse. Non pas qu’une « gamine » examine des bouteilles de vodkas alors qu’elle sur un siège pour bébé mais plutôt que Julia entre dedans et se laisse faire !

« Héhéhéhé, j’dois reconnaître que c’est unique en son genre, ça ! Si on s’était croisé ce jour-là, tu peux être sûr que j’aurais ris ! Non pas de toi, hein, mais la situation qui se présentait sous mes yeux ! C’la dit, puisque j’squatte ta baraque quelques temps, autant que j’me rende utile ! J’me doute que t’auras du boulot qui t’attendra cette semaine alors, le temps que tu bosses, j’pensais faire des trucs pour t’avancer dans tes tâches journalières genre faire un brin d’ménage, faire des courses justement ou, peut-être si j’y arrive, m’essayer à préparer un truc à bouffer ! Bon, j'te garantis pas que ça soit la meilleure idée du monde d'essayer de me laisser derrière des fourneaux cela dit, j'préfère être clean avec toi, héhé. »

Fallait pas croire que j’allais rester le cul scotché sur un canapé ou servir à rien si ce n’est détruire les réserves de nourriture de mon hôte qui n’avait pas prévue de l’être jusqu’à ce que je débarque ! J’comptais bien mettre la main à la pâte même si je profitais de congés finalement mérités.

Forcément, mon fail avait des conséquences. Et pas simplement que d’être la preuve que, bah, ma langue natale restait tout de même germanique. Disons que j’m’attendais à un regard un peu incrédule, mais à la place, ce fut un fou rire bien gargantuesque de Kayle qui prit place, ce qui me poussa à en rire aussi. C’était communicatif hein, et l’instant d’après, on se retrouvait comme deux connes devant une version allemande. Et encore heureux que c’était pas une version pirate porno. Ça aurait été encore plus bizarre !

Mais well, restait que c’était pour le moment de bons jours qui s’annonçaient ! Et même pas besoin de me mettre dans un cadis à piocher de l’alcool car… eh bien, y’avait déjà ce qu’il fallait dans le frigo. Au moins c’était ça de prit je suppose ! D’autant que Kayle voulait se rendre utile, d’une manière ou d’une autre. Eh bien… Probablement pourrait-elle voir que, parfois, l’endroit avait besoin de se faire dépoussiéré et tout, mais bon, entre mon bordel organisé et les placards que j’ouvrais même plus par peur que ça me tombe dessus.

“Oh well, on verra et on improvisera ! J’m’attends pas à ce qu’on fasse des miracles, mais bon, deux catastrophes peuvent pas en faire une troisième, hum ? Bon si totalement, mais pas grave !”

Et du coup, la journée s’était un peu passée comme ça. Entre animés, films, séries, jeux vidéos et autres conneries. Le bordel sur la table basse s’était “un peu” agrandit, au point où un passage poubelle avait été bien nécessaire. Et en vrai, c’était probablement ce dont j’avais besoin le plus ! Juste de passer du temps comme ça, de penser à rien, de pouvoir refaire un peu ma bulle d’innocence que constituait mon appart à la base.

Après, y’avait toujours des gens qui venaient toquer, appelaient et autre. Forcément, entre les services publics, les assurances et autres qui venaient soit jouer sur la misère du monde ou bien sur le drame que les gens traversaient… Bref, c’était toujours chiant ça, mais j’avais pour l’occasion une rousse d’attaque qui, j’en étais sûre, pouvait être particulièrement cinglante, claquante ou intimidante si elle s’y mettait vraiment !

Mais en attendant, boss vaincu !

“Youhou ! Et un nouveau trophée dans la galerie !”

J’étais à l’envers. Genre littéralement. Les jambes passant par dessus le canap, la tête toute proche de la table basse. J’avais la bougeotte forcément, et donc réussir à garder une position était… Parfois trop pour moi. Surtout durant toute une aprem. Donc j’avais fait un festival. J’étais souple, du moins pas aussi raide que la moyenne, et parfois, j’me mettais dans des angles dignes des plus grands félins. Mais bon, allez pas me demander de faire le grand-écart, j’étais pas folle non plus.

J’regardais un peu la table tout de même. Fallait dire qu’on avait prit déjà quelques trucs. Dont des verres hein, ses fameuses bières venant d’Europe qui avaient déjà un autre goût. On devait toutes les deux avoir quelques degrés dans le sang maintenant, mais pas de quoi être complètement torchées. Juste de quoi être bien je dirais… Dans tous les cas, j’posais ma manette sur le côté, tournant ma tête vers Kayle, en haussant un peu les épaules :

“So, et maintenant ? Un truc particulier qui te trotte en tête, ou autre chose ? Oublies pas qu'on a une bouteille à tester ! Et que tôt ou tard, faut que j’teste ton rembourrage !”

Le fou-rire de la hyène fut suivie de celui de l’Allemande et toutes deux ne trouvions le repos qu’après un long moment. Une bonne mise en bouche de ce que le reste de notre journée et – j'en suis certaine – de mon séjour chez Julia attendait de nous proposer.

Entre deux ou trois activités elles-mêmes entre-coupées de coups de téléphones et visites desquelles je préférais éviter d’interférer – à moins que Jean McTroudebal se mette à pleurer l’argent de ceux qui n’en ont déjà pas assez pour aider ceux qui en ont de trop, histoire de le remettre à sa place et qu’il arrête de faire chier Julia – on arriva enfin à la dégustation de mes petits bébés à base de levure ! Dans un premier temps, afin de lui faire goûter ces petites merveilles, j’en ouvrais une de chaque, non sans garder ma préférée pour la fin, qu’on se descendait ensemble à l’aide de verres. La barbare qui est en moi avait pensé l’espace d’un instant à ramener des cornes à boire mais j’voulais pas non plus me trimballer avec quatre tonnes de matos, entendre les bouteilles s’entre choquer les unes aux autres était déjà assez effrayant pour que je n’ajoute en plus des cornes à boire dans l’équation...

Avec trois bières à, respectivement, 7°, 8° et 8° dans l’organisme dont une quatrième à 8° – j’pouvais tout simplement pas résister à l’appel d’une seconde Barbãr – je pense pouvoir dire qu’on était bien parties. Et, l’air de rien, les gênes de l’Allemande semblaient plus solides qu’elle ne laissait l’entendre puisqu’avec tout ça elle parvenait encore à jouer la tête en bas ! J’faisais aussi ça quand j’étais gamine, si bien que ma mère se foutait de ma gueule quand elle me voyait faire. J’étais pas spécialement mieux avec mon attitude nonchalante, prenant masse de place tout en étant toujours assise plus ou moins normalement sur le canapé. J’étais définitivement à l’aise. Peut-être un peu trop, même… mais valait mieux ça qu’être tendue comme un string.

Un dunk de boss tout droit dans la poubelle et la validation de la console qui récompensait l’acte héroïque de Julia en lui donnant un trophée suffirent à ce qu’elle dépose les armes – sa manette – et plonge son regarde vers moi en me demandant qu’est-ce qu’on pouvait bien faire maintenant.

« La même chose que tous les soirs, Julia : Tenter de conquérir le monde ! Héhéhé, ma connerie mise à part, j’vais nous ouvrir la bouteille ! J’te laisserais peut-être tâter de ces bébés plus tard si t’es sage~ » disais-je non sans m’emparer de ma poitrine en la citant pour les remuer un peu.

J’essayais de cacher ma gêne en continuant de jouer sur la carte de la provocation mais Julia avait reprit du poil de la bête… à ce rythme, je perdrais la guerre ! La guerre des… formes… euh, ouais, nan, laissez tomber.

J’me relevais, embarquant tout ce que mes parties libres me permettaient d’embarquer et parti rapidement faire le tri entre ce qui volait au bac et ce qui allait être lavé. Un rapide rincement de verres et je revenais avec, en plus, la fameuse bouteille d’hydromel que j’ouvrais en me rasseyant pour ensuite nous servir un verre chacune.

« Alors~ tu as, devant toi, un verre d’hydromel à 15° ! C’est un peu plus fort que ce qu’on trouve à Bruxelles mais ça vient directement de Norvège aussi ! C’qui caractérise l’hydromel, c’est le miel qui en fait un alcool légèrement sucré. Si t’as aimé la Barbãr, tu vas tomber pour l’hydromel ! »

Mon blabla terminé et nos verres à moitié pleins, je m’emparais du mien et le levais au ciel, m’exclamant : « Sköll! » avant d’avaler deux grosses gorgées du nectar divin. Et putain que ça fait du bien par où ça passe~

« Aaaaaaaahhh… bénie soit Heidrun~ ».

Forcément qu’une fois que la difficile partie avait été torchée, à deux, ça aidait quand même bien, il fallait que j’replace mon attention sur quelque chose. J’pourrais bien éternuer une quinzaine de fois jusqu’à provoquer un saignement de nez -ce qui serait aussi innattendu que bizarre- que de proposer à ce qu’on se fasse autre chose. Passer du coq à l’âne, de la charrue aux boeufs, des serviettes aux peaux d’ours était ma spécialité, et visiblement, Kayle avait du répondant. Déjà car elle proposait la dégustation de sa fameuse bouteille, ce qui eu le don de m’faire lever un sourcil intéressé, mais aussi car elle teasait. Ce qui me fit lever l’autre, pour répondre en souriant

“Ooooh ? Eh bien… Peut-être que j’vais prendre un ticket. Ou mettre ça sur ma liste au père Noël. Fin, c’est peut-être mieux d’emballer le cadeau que d’le débaler, if you know what I mean… Grande question, va savoir. Mais well, va pour la bouteille dans l’immédiat !”

Du coup, un peu de place fut faite, et après m’être un peu plus correctement replacée (ça aiderait tout de même pour la dégustation), la fameuse bouteille était face à nous. Et juste de voir mon verre suffisamment plein était déjà… Appétisant, en quelque sorte, surtout qu’elle faisait sa description. Sucré ? Avec du miel ? Oh well, ça pourrait pas tuer une mouche. Plus une abeille si on voulait rester dans le thème, mais c’était une nouvelle expérience, et forcément que j’allais la prendre !

Mais pas sans faire mes traditionnelles conneries avant.

“Hum, oui, on remarque la coupe est… Intéressante. Sa robe semble exquir le palais d’un regard et…” Fis-je en français, avec un certain accent assez prononcé, volontairement exagéré. Je faisais un peu tourner le contenu comme si j’étais une sommelière expérimentée, ce qui… Eh bien, était tout sauf vrai. J’avais juste pas la patience d’être aussi guindée pour ce métier ! Le masque tomba de toute façon bien rapidement.

“Oh well, qui est assez crédule pour croire ça ! Allez, S’colle à toi aussi !”

Et du coup, quelques petites gorgées. Et c’était… Pas mal. Pas mal du tout en fait ! De quoi se lécher les lèvres avec plaisir ! Et ce fut mon pouce levé qui accompagna cette découverte ma foi plutôt plaisante !

“Hé, ça m’rappelle des trucs que j’avais bu en France, à un festival. J’me rappelle plus du nom mais… J’pense pas que je le retrouverait ! En tout cas, j’comprend pourquoi t’aime ça ! Et ça me surprendrait pas que tu sortes une corne pour en boire !"

Ou alors elle en avait vraiment une, et dans ce cas… Eh bien, le cliché de la viking serait parfait. Faudrait juste lui rajouter un casque. Ou une tenue avec des peaux d’ours ou de je sais pas trop quelle bestiolle. Ouais, un look plus “bestial”. Rrrr, une vraie tigresse !

“Y’a quand même beaucoup de choses de qualité en Europe ! A côté de ça, aux US, y’a le fromage en tube. Grande spécialité ! Ah… Des fois, j’suis bien contente de pas prendre la nationalité locale. J’suis sûre que ça me ferait avoir de ces galères pas possibles… Genre t’imagines ? Ma bouille qui doit faire un service militaire ? Bon j’suis une éveillée hein, mais quand même ! L’horreur d’une troupe de Hartmann qui veulent que j’fasse mon lit… J’crois que j’serais allergique à tant d’autorité !”

J’roulais un peu des yeux, avant de faire tomber ma tête sur les cuisses de Kayle, et buvant quelques gorgées dans une position un poil allongée, ce qui était un petit challenge quand même.

“M’enfin, paraît que c’qui s’est passé à créé des vocations, et que y’a pas mal d’éveillés qui veulent se bouger maintenant. J’ai même eu le droit aux prospectus. C’te galère quand même… Et par contre, c’est qui ce Heidrun ? Un pote à toi ou la marque de la bouteille ?”

J’étais donc comparée à un cadeau de Noël, hein ? J’pense savoir que Noël et Thanksgiving sont deux fêtes très importantes ici aux States alors, ouais, j’me sentais bien flattée, d’autant plus quand je la vis autant apprécier l’hydromel que j’avais apporté. Son niveau de connerie était bien redescendu au mien – non pas que j’m’en plaignais puisque son interprétation du Français connaisseur de vin m’a fait bien rire – et elle s’essaya même à dire quelque chose en Danois ! Enfin, comme une nana pompette tente de jouer du xylophone je présume.

« J’voulais ram’ner deux cornes et des porte-cornes pour que t’puisses te mettre à fond dans l’ambiance mais j’avais peur d’péter quoi que ce soit dans mon sac et, puisqu’j’suis pas connue pour ma délicatesse, j’ai dû me résigner à les sacrifier derrière, histoire d’pas perdre d’la binouze en chemin… *SNIFU*. C’la dit, y’a des chances que t’ai participé à une fête celtique ou quelqu’chose du style ! Dans c’cas, c’est du chouchen que t’as dû boire ! Et c’est très proche de l’hydromel justement ! »

Après m’être vidé puis remplis à nouveau mon verre, j’me réinstallais dans le fond du canapé avant d’me remettre à déblatérer mes conneries fantaisistes sur le monde celto-scandinave.

« Ça m’est déjà arrivée de suivre ma mère dans ce genre de festivals pour jouer les figurantes alors qu’elle s’occupait de l’organisation ou la gestion du spectacle ou j’sais plus trop quoi. J’m’amusais comme une conne à égailler l’ambiance avec mes tenus trop variées qu’pour être tous les ans la même à base d’fourrure, d’peaux d’lièvres, d’loups, d’renard et j’en passe. Personne n’connaissait mon nom mais tout l’monde m’appelait « Ursa » en pensant qu’ça voulait dire ours en Norvégien, c’qui est une connerie phénoménale. M’enfin, ça m’faisait plaiz’ l’air de rien ! »

Ma fierté autant étalée que mon cul dans le canapé, j’laissais à Julia vanter les mérites de son pays. Autant j’étais plutôt fan de l’esprit débile des States, autant m’vendre le pays avec du fromage n’risquait pas de m’attirer des masses. C’la dit, j’avais goûté au Maroilles Français et j’avais bien aimé l’bousin alors que j’savais que c’était fifty-fifty : t’aime ou t’aime pas. J’pouvais leur donner leur chance à eux aussi ! J’me mise à rire quand elle me donna l’exemple d’Hartmann qui engueule la minette Julia pour qu’elle fasse son lit militaire carré en beuglant si fort qu’on s’demanderait comment qu’ses poumons n’sont pas d’jà sortis de son organisme.

« C’t’un truc qu’on a en commun, ça ; l’autorité, c’pas trop mon fort non pl- »

Alors que je lui répondais, Julia se… pose sur mes cuisses… Genre, pas qu’elle s’assied dessus, hein, mais sa tête s’y pose. J’bug complètement et sans raisons. J’veux dire, qu’une nana ou qu’un mec utilise d’mes cuisses généreuses comme d’un oreiller, ça m’est d’jà arrivé à plusieurs reprises mais… là, j’plante complètement. Mes yeux s’rivent sur elle alors qu’elle parvient à avaler l’une ou l’autre gorgée d’hydromel non sans faire preuve d’un skill certain compte tenu de sa position actuelle. Si j’n’avais pas été sous les effets d’l’alcool, j’pense pas que j’aurais réagis pareil… Enfin, non, effets de l’alcool ou non, j’n’aurais pas réagit pareil, j’avais tendance à m’en battre royalement les ballz que j’n’ai pas parce que j’savais bien que c’était du friendly « j’profite du coussin » kind of stuff. Mais bizarrement, pas là…

Autant j’avais pas vraiment entendu son blabla après coup mais mon esprit se réveilla quand elle me demanda qui était Heidrun.

« Heidrun, c’est une chèvre mythique scandinave qui a pour particularité d’avoir de l’hydromel dans les tétés qu’Andhrimnir use pour les banquets du Valhalla. »

Après ma courte explication, j’me penchais vers l’avant pour poser mon verre sur la table avant de faire glisser l’une de mes mains respectivement l’un des seins de Julia avant de s’en saisir. Ma paire personnelle était juste au-dessus d’elle mais m’laissait assez de place qu’pour la voir et, je pense, pour qu’elle puisse voir mon sourire aussi nerveux que carnassier. J’avais chaud, très chaud, surtout aux joues et sentir mon cœur commencer à battre si fort dans ma poitrine que j’en sentais les pulsations jusque dans la peau d’mes seins m’avançait d’un pas d’plus vers l’envie de mettre la main à la pâte.

« J’en ai peut-être pas dans les miens mais puisque tu leur montres un certain intérêt, j’peux peut-être t’proposer d’y goûter regardless ? »

Et là… sans trop savoir c’qui m’a pris, après un court moment de blanc où j’laisse mon cerveau process littéralement dans le vide, ma main envahissante glisse jusqu’au menton de Julia pour délicatement s’en saisir et lui tourner la tête vers moi alors que, lentement, j’approche mon visage du sien pour l’embrasser. J’étais clairement passée en autopilote mais, pour être absolument franche, j’m’en battais royalement les couilles. Rien qu’être comme ça détendu enfin tous mes muscles… Ça f’sait un bien fou… Comme quoi, au plus profond d’moi, j’en avais VRAIMENT envie.

Le fait que Kayle avait des cornes quelque part planqué chez elle m’étonnait pas le moins du monde. En fait, ça aurait été l’inverse qui aurait été une surprise en vérité, elle qui se revendiquait tout de même pas mal d’être une sorte de viking des temps modernes ! Et vrai que c’était assez clairement ce qu’elle était. Le casque et les envies de piller en moins. Enfin, sauf si elle venait piller mon frigo, mais à la place elle l’avait remplie. Ouais, à ce titre, ça serait un peu bizarre de prétendre que c’était un pillage ! Sauf si j’étais le loot, mais ça…

Dans tous les cas, le nom de l’alcool que j’avais expérimenté plus tard et des anecdotes sur sa jeunesse, on s’retrouvait à contester l’autorité ! J’dirais pas que j’étais une sorte de rebelle hein, mais plus une sorte d’esprit libre qui aimait pas spécialement les contraintes. Déjà que j’pouvais m’ennuyer en restant sur une chaise, alors devoir faire des choses qui m’palpitait pas à longueur de journée était juste une sorte de torture. Après, si la chaise tournait, j’pouvais toujours faire des ronds et tout, mais… Bref, le ménage, c’était pas ma tasse de thé.

Ensuite… Eh bien, l’explication quant à qui était Heidrun me fit bien marrer. Débilement en plus hein ! Mais juste qu’imaginer une chèvre distributeur d’alcool avait de quoi être particulier ! Si j’avais aucune idée de qui était Andhri-truc là, ça devait être un type plutôt cool. Juste pour sa chèvre hein ! D’où les remerciements envers cette brave bête ! Héhé…

Scène 18+ [S]: