Sachant que le temps jouait contre eux, la formatrice laissa la jeune française finir son monologue, tandis qu’elle donna la parole au reste du groupe.
L’heure n’était pas aux larmes ni aux plaintes.
Garder son calme et sa concentration sur la tâche à accomplir était le plus important.

- Rôdeurs et assassins, des idées ?

- On- on pourraient les attendre qu’ils viennent ici ?

- Ici en particulier ? Avec les arbres et la végétation qui peuvent les cachés ?

- Heu, pourquoi pas sur la plaine ?

- Et être à porté des tirs ennemis ?

- Mais si on est suffisamment loin, ça devrait aller non ?

La chasseuse regarda l’un des membres du groupe, ne disant rien. Ce dernier soutenant son regard pendant un moment, avant de le détourner, se sentant intimité par la balafrée.

- Vous avez vu si ils ont des équipements autre que des javelines ? Des armes pouvant tirés à distance ?

Certains levèrent un sourcil, d’autres communiquaient avec leurs yeux.

- Ils ont l’intelligence pour se camouflé, se battre en groupe, crée des maisons en bois avec des lianes. Ce qui veux dire qu’ils ont utiliser leur tête pour rester en vie. Car quand le corps fait défaut, il faut savoir utiliser autre chose. Faite-en sorte qu’ils pensent comme nous : ils s’adaptent, car si ils ne le font pas, ils meurent.

L’Histoire de l’humanité s’est battit avec l’ingéniosité et l’inventivité.
Des lances et haches en pierre, sont passer aux armes de fer et d’acier, puis de fusils à des véhicules pouvant décimé plusieurs groupes d’infanteries au sol avec un passage.
Les ancêtres des hommes ont grandis, survécut et se sont surpasser par leur intellect, quand ils ont compris que le corps avait des limites infranchissables.

- Que l’un de vous retourne aller voir.

Un rôdeur se leva et se dirigea vers l’un des arbres, monta non sans mal sur l’un d’eux et observa le village des petits hommes verts.

- Et puis ? Vous pensez qu’ils vont venir vers nous alors qu’ils ont l’avantage chez eux ?

- Lancer une boule de feu ou deux devrait faire l’affaire non ?

- Ce qui mettrait ensuite le feu à l’ensemble de la zone dans le pire des cas ?

- Vou- vous dites qu’ils sont assez intelligent pour bâtir. Ce qui veux dire qu’ils le sont assez aussi pour comprendre qu’il faudrait éteindre les flammes et de chasser ceux qui le provoque.

Elle ferma les yeux, pensant le pour et le contre, augmenta la note personnelle du magicien avant de les rouvrir et de hocher la tête.
Le rôdeur descendit, affirma qu’il n’y avait rien qui semblait de suspect. La chasseuse lui demanda si ce dernier avait vu un semblant de point sensible, comme une réserve, il hocha la tête et donna une direction.
De ce fait, un semblant de plan était en place.

- Très bien. Je vous laisse 2 minutes, puis on repart.

L’horloge tiqua. Le temps poursuivit son cours.
La difficulté du donjon est n’est pas haute pour elle, elle le sait. Mais elle ne préférait ne pas rester plus longtemps que nécessaire ici, ce lieu qu’elle considère comme un territoire ennemi.
Se disant que la retardataire avait eu assez de temps pour calmer ses ardeurs, elle reprit sa discussion avec elle.

- Si un bouclier ne vous conviens pas, changer de tactique est capitale. Apprendre l’escrime ou vous focalisez sur l’esquive, tout en forçant l’ennemi à rester avec vous… C’est à vous de choisir votre méthode. Du moment que vous accomplissez votre rôle, cela voudra dire que vous allez sur le bon chemin.

Elle sortit l’un de ses couteaux de lancer. La lame brilla sous l’éclat du soleil, reflétant son état un actuel, entretenu avec soin par sa propriétaire.

- Après ce donjon, ce que vous récupérez des cadavres vous rapporterons assez pour vous payez au moins une lame.

Elle réitéra le processus avec chacun d’entre eux.
Le chef de meute était très certainement dans le village, un ennemi que les néophytes ne peuvent affrontés avec leur niveau, tous de rang E.
C’était donc à elle de le mettre à terre.
Laura mit de côté ses lames.

- Cependant, Miss Naomi. Je vous serai gré de garder votre calme, ainsi que de mettre vos problèmes en dehors d’un portail. Il est normal d’en avoir, mais comprenez que votre attention doit être focaliser sur le moment et non sur le passée. Chaque membre de ce groupe ceux que vous rencontrerez plus tard, ont leurs propres mésaventures et font en sorte de faire avec. Racontez votre vie peut attendre. J’espère que c’est compris.

Cassante.
L’inspectrice mit en avant le fait que ce n’était ni ses affaires, ni son problème.
Elle n’était pas là pour jouer l’épaule sur laquelle pleurée en cas de besoin et ce n'était ni le lieu, ni le temps pour le faire.
Si la française souhaitait en parler, qu’elle parte en parler à une de ses amies ou qu’elle prenne rendez-vous avec un psychologue.

…
Froide.
Ce que Laura a à dire, elle l’envoit pas par la poste. J’me suis à peine emportée, et elle tarde pas à bien me rappeler que personne n’en a quoi que ce soit à foutre de ce genre de problèmes, surtout dans le contexte actuel. J’me sens…conne, terriblement.
L’impression d’avoir loupé une occasion de fermer ma gueule.

“...Pff.”, je lâche un soupir frustré et dépité, me détournant de l’américaine avant de m’éloigner un peu, juste assez pour ne pas être au coeur du groupe tout en étant quand même capable d’entendre ce qui s’organise pour la suite. Ouais, faire cramer leur camp donc.

Quand le groupe se remet en marche je vais donc en seconde ligne, laissant ma place à un combattant. Nous nous approchons furtivement du village, laissant les mages capables d’utiliser le feu passant en premier afin de déchaîner leurs runes sur les habitations rustiques de nos amis verts. Tout étant de bois et de plantes, les flammes ont tout pour se répandre à loisir et provoquer la panique chez les créatures, sortant des cachettes dans lesquelles elles étaient embusquées, dans le chaos le plus total.

On se comporte vraiment comme des envahisseurs, s’aventurant dans un territoire étranger pour y brûler les villages qui s’y trouvent, au nom d’un truc qui fait chic dans les discours comme “la liberté” ou “la démocratie”. Bon, j’imagine qu’ils feraient pareil si on laissait le portail ouvert trop longtemps…

Quoi qu’il en soit, une partie d’entre eux s’affairent à résoudre la menace incendiaire, tandis qu’une autre…eh bien vient pour en éliminer la cause. Je prépare ma dague en anticipation, prête à trancher dans le tas dès que le signal sera donné -et cette fois, compte bien m’assurer que mes coups soient létaux.

Une faille dimensionnel était un lieu où l'on pouvait perdre la vie au moindre faux pas.
Piège, environnement, monstres aux différentes capacités, le nombre de chasseurs perdant la vie à cause du manque de chance ou de leur insouciance étaient nombreux, trop nombreux. C'est la principale raison de la création des différentes formations pour que les éveillés souhaitant vivre en tuant ces créatures, puisse augmenté leurs chances de survie avec l'aide d'aîné expérimenté et pouvant enseigner.
C'est pour cela que Laura fit en sorte que la jeune française se recentre sur ce qui est important.
Elle était là pour apprendre à survivre, à revoir la lumière du jour, de retourner voir ceux qu'elle apprécie ou d'obtenir une vie meilleur.
Si elle sa vie finie par être perdue, elle n'aurait plus jamais la possibilité de continuer.

La trentenaire laissa partir la jeune fille rejoindre le groupe, visiblement frustrée par ses propos. L'inspectrice la suivit juste après.

La grande plaine accueillit de nouveau le groupe de d'éveillés. Le vent souffla légèrement, le groupe se mit en position, le stress mélanger à l'adrénaline se voyaient sur leurs visages, leurs mains serrèrent  leurs armes jusqu'à se les blanchir, et commencèrent l'attaque.
Plusieurs traits de feu volèrent vers les habitations. De par la distance et la puissance, ils attaquèrent les lieux sans trop de soucis.
Les flammes dévoraient le bois, la température ambiante s'éleva rapidement, l'odeur de brûler se fit sentir.
Du brouhaha venant du village, l'agitation se fit sentir. On pouvait voir la plupart courir dans tous les sens, cherchant des sceaux d'eau à utiliser pour calmer le tout.
Puis un groupe au nombre de dix arriva, armée d'armes en tout genre, les yeux injectés de sang. La colère et la rage se faisaient sentir.
Le groupe n'était pas prêt, mais il était trop tard, le combat était déjà engagée : ils devaient se battre ou mourir.

Les monstres foncèrent. Ils ne suivirent aucune formation, ils coururent à toute allure sans réfléchir.
Si la première rencontre était un apéritif, celle-ci était le plat principal.

- Hurler.

À côté d'eux, l'inspectrice leur donna un conseil, non, un ordre.

- Répondez leur. Hurler leur dessus et préparez-vous à tuer !

Son ton autoritaire fit mouche.

- A-aaaah...

- Ah-...

- AAAAAAAAAAAAH !!

- AAAAAAAAAAAAAAAH !!!

La peur et le stress leur était montée à la tête, extériorisé le tout et le concentrer contre leurs ennemis était une bonne façon de garder les pieds sur terre. Cela n'allait pas leur donner un gain de puissance, ou leur faire pousser les cheveux et les rendre blonds, mais leur redonner de l'ardeur est primordial.
Avec ses sens, la trentenaire continua à observer le tout, cherchant dans le lot si le chef de meute était présent, et à son regard, la réponse était toujours non.
Les mains croisées, elle resta sur ses gardes. Le reste, était entre les mains de la petite équipe.

Et c’est donc dans un contexte bien moins organisé que le précédent affrontement, que cette rixte commence. Les combattants hurlent à s’en faire mal à la gorge, les sorts volent, le metal rencontre le metal, les armes rencontrent la chair; le tout dans le bordel bruyant et sanglant d’une lutte acharnée dont les seules issues sont la mort ou la victoire.

N’étant plus en première ligne j’essaye d’un peu moins m’exposer, à la recherche de la moindre opportunité de planter ma dague dans un homme vert imprudent, tout en étant consciente que même comme ça je n’aurais aucune chance d’en tuer un rapidement. Mais bon, on fait ce qu’on peut hein.

Cependant, je vois un gobelin avec une fronde qui jette des projectiles dans le coeur de l’action, touchant alliés comme ennemis, mais surtout qui n’a pas l’air de faire attention à moi. Alors j’en profite pour commencer à m’approcher et…

Tiens?...

Alors que j’entame un pas en avant, j’ai comme une micro-syncope. Tout devient noir l’espace d’un instant, tout mon corps paraît plus lourd et mon esprit divague, ne serait-ce qu’une seconde, mais cette déconcentration éphémère est suffisante pour qu’un autre gobelin me saute dessus, ce qui me fait tomber au sol !
Sa voix insupportable et ses cris stridents me percent indolorement les tympans, alors que j'agrippe à deux mains la javeline qu’il essaye d’enfoncer dans ma gorge. Ma force n’est pas bien grande et la sienne non plus, mais il a la gravité à son avantage et, centimètres par centimètres, c’est en train de faire la différence.

J’imagine que c’est le karma, après ce que j’ai fait à ton pote toute à l’heure?...

Cependant, alors que j’étais en train de songer -au pire moment- quelle sensation sans douleur pourrait donner une gorge percée, un puissant coup de pied balance mon assaillant au loin: c’est le gars de toute à l’heure, pour qui j’ai pris une dague dans la main !

“Hop, maintenant on est quittes.
-Je considérais pas que tu m’en devais une…
-On s’en fout, lève-toi avant qu’il revienne !” conclut-il en me tendant sa main.

…Il a pas tort. J'agrippe son bras pour revenir sur mes deux pieds, et me remet à la recherche d’opportunité de planter quelqu’un. J’peux difficilement faire plus, de toute façon.

Le choc des deux groupes arriva non sans cacophonie. En combat, chaque élément était primordial. La force du vent, le terrain, sans oublier le moral, l'état physique, l'expérience et la position de chacun.
Si on devait désigner qui avait l'avantage au niveau physique, les petits bonhommes verts l'avaient. Frais et hargneux, le fait de d'être sous le coup de la colère leur permettait de se focaliser plus sur les humains venu pour les tués.
Cependant, niveau technique et polyvalence, la balle était dans le camps des néophytes. Feu, soins, tirs à distance, compétences mystiques, la diversité que les chasseurs ont en général leur permettaient d'avoir l'ascendant sur les monstres.
Néanmoins, cela ne changeait pas forcément la donne.
Si on se réfère aux histoires de sportifs du vingt et unième siècle, on a souvent vu ou entendu parlé de grands sportifs, même des champions, pouvant tenir sur un ring de boxe contre un autre homme et se battre d'égal à égal pendant plusieurs minutes. Et après quelques jours, on entend parlé un autre qui a perdu un combat de rue derrière un bar ou un un contre trois.

Au final, y a t-il quelque chose à retenir ?
Oui.
Personne n'est infaillible.
Une simple erreur de jugement peut coûter cher.

- HA !

Un clash entre une lame et une autre. Le subtil grincement du métal se rencontrant, avant qu'ensuite, l'une d'entre elle ne se fige dans la chair et qu'un cri de douleur persiste.
L'échange sans mots entre les bêtes et les hommes, de part leurs actes et non par leurs paroles. Les premiers défendaient leurs chez eux, leurs quotidien, les autres, leurs vies.
Une scène ironique où les envahisseurs sont devenu les envahis et les proies sont devenus les chasseurs.
Un autre prit flamme en un clin d’œil, un chasseur se prit une taillade au niveau du torse et tomba au sol, tremblotant.

- Mages, à votre droite ! Soigneur, occupez-vous de lui !

La trentenaire usa de la magie afin que les autres puissent l’entendre.
Comme au début du donjon, elle resta en retrait et donna des instructions. Si elle intervenait, tout ce qui se serait passer depuis le début aurait servit à rien.
Ils étaient là pour se former. Côtoyer le danger était une expérience nécessaire pour le groupe.

- …

Le tout persévèraient encore. Petit à petit, le groupe de néophyte gagnèrent l’avantage. Laura nota les tentatives de la jeune française à diversifié ses actions pour se rendre utile.

- Groooh !

Un grognement plus fort que les autres.
Au loin, un gobelin plus fort que les autres sortit des barricades et courra à toute allure vers eux.
Il était là. Le chef de meute.

Laura analysa ses capacités et commença à agir.

D’une main rapide, attrapant avec dextérité l’une de ses armes, elle sortit ensuite une arme à feu de son holster et le dirigea vers le nouvel arrivant.

Bang ! Bang ! Bang !

Sans même se poser de question, elle tira.
Les nouveaux venus avaient les mains pleines avec les autres gobelins, la tâche de s’occuper de lui tomba dans les siennes.
Les balles sifflèrent, 2 se logèrent dans le corps du boss. Une dans la jambe, une autre dans le bras.
Ne se gênant pas, elle retira une dernière fois pour toucher le genoux de l’autre afin qu’il ne puisse plus bouger.

D’autres se ramenèrent entre temps. Elle ne se gêna pas.

Bang ! Bang ! Bang !

Une balle pour chaque nouveau. Une balle pour un mort. Un tir normal venant d’une puissance magique de rang A contre des rangs E et un rang D, la mort était le seul dénouement.
Elle se rapprocha avec un pas assuré. Les autres continuèrent à finir le reste du groupe de défense.

- Bien, maintenant, entrez dans le village. Si vous laissez les autres créatures fuirent, elles tenteront de vous avoir par la suite !

Elle prit le chef par le bras valide et le traîna avec elle dans le village enflammé.

Les flammes rongèrent les bâtiments un à un. Certains étaient totalement en flamme, d’autres débutaient. Les cris des gobelins et ceux du chef se mêlèrent au tout.
Pour eux, c’était comme si l’enfer venait de s’abattre au dessus de leurs têtes.
La blonde tourna la tête quelques fois, comme si elle cherchait un endroit en particulier et s’arrêta.
Prenant le chef du village par la gorge, elle se dirigea vers un habitat de bois pas encore touché par l’incendie.
L’intérieur était sobre, le bois grinçant sous le poids des pas, la décoration était à peine notable, une grande pièce pouvant accueillit vingt personnes entassées. L’endroit faisait sûrement office d’entrepôt.

Mais ce n’était pas la salle en elle même qui intéressait l’inspectrice.

Plus loin, recroquevillé dans la pièce, des gobelins s’agglutinaient entre eux, la peur se lisait sur leurs visages. Ce n’était pas les mêmes que ceux que le groupe avait combattu. Non. Ils étaient différents.
Leur morphologie et la taille divergeaient. Le buste était plus amble, ou la taille n’était pas aussi élever que 5 pommes empilés les unes sur les autres.

- Des femmes et des enfants.

La vétéran ferma les yeux un instant.
Le flot de ses pensées étaient calme, sa respiration était régulière.
Elle savait ce qu’elle devait faire.
Tuer la créature qu'elle tenait en main mettrait fin au tout.
Le chef de meute représentait à la fois le dirigeant de la faille, mais aussi le pilier qui gardait la fissure dimensionnel ouverte. Mais une chose essentiel était encore à faire.

- Vous autres.

Sans même se retourner, elle donna son dernier ordre avec un ton autoritaire.
Qu'ils n'aimaient ou pas ce qui allait suivre était normal.
Mais...

- Tuez-les.

Ils ne devaient laisser aucun survivants. Le dernier test venait de commencer.

La poussière du champ de bataille retombe sur les cadavres des vaincus. Heureusement, parmis ces corps inertes on ne trouve que de petits êtres verts -pas de morts à déplorer de notre côté, et le seul survivant de ce massacre, le chef de ce village, le “boss” se fait nonchalamment traîner par Mme White qui lui a flanqué la raclée de sa vie.
Et probablement la seule, en fait.

Mais plutôt que d’en finir une bonne fois pour toutes, alors que j’aurais pu enfin rentrer et me foutre en pantoufles dans le canapé, voilà qu’elle nous amène vers une nouvelle salle…et nous demande un truc qui ne fait aucun sens.

“Hein?” s’exclame la guerrière a côté de moi.

Ok, sur le coup, je ne comprend pas. Et ne suis certainement pas la seule. Tuer encore plus de créatures, alors qu’on a déjà la clé pour sortir? En quoi c’est productif? Surtout que dans l’immédiat ils ont pas l’air d’attaquer…
Les membres de l’expédition se regardent entre eux, quelque peu confus par cette dernière épreuve. Est-ce pour le plaisir d’abattre plus de monstres? Ou est-ce pour fouiller leurs cadavres à la recherche de plus de richesses, d’objets précieux qui pourraient servir aux chanceux qui tombent dessus?
Pourtant, la formatrice n’a rien précisé d’autre.

Tuez-les.
Pas “tuez-les et pensez à fouiller leurs cadavres” ou “tuez-les et regardez aux alentours s’il y a quelque chose à prendre.”
Juste tuez-les.

Mes yeux fixent la dague dans ma main étrangement tremblotante, avant de revenir sur les fragiles créatures, inoffensives dans leur état actuel. Non, tous les objets utiles devaient se trouver sur les combattants, puisque s’ils échouaient leur village et leur peuple allaient disparaître de toute façon.

“M-mais, madame, on doit vraiment tuer les enfants aussi?” demande l’un des mages, celui-là même qui avait proposé l’idée d’incendier leur civilisation.

On sait même pas ce qu’ils vont devenir une fois le donjon fermé. Ils vont peut-être disparaître. Ou un nouveau chef apparaîtra, et avec lui un nouveau portail.
Enfin, qui sait, peut-être rien de tout ça? Une longue vie paisible et pacifique pourrait les attendre une fois les mondes déconnectés.
On en sait rien du tout.

Pour ma part, je ne vois pas ce que je pourrais poser comme question ou apporter comme remarque, pour une fois. Je pourrais bien aller m’engueuler avec Laura pour lui dire à quel point c’est stupide comme épreuve, que c’est honteux de nous demander de tuer de sang froid des innocents, que ça fait de nous des meurtriers aussi dangereux que les créatures.
….Hypocrisie.

Les gargouillements d’un des enfants-gobelins se font entendre, juste après que ma dague dague soit venue trancher sa gorge d’un coup sec. Son cadavre s’effondre alors que les autres peaux vertes se reculent de terreur, et que je passe ma main sur mon visage pour enlever le sang qui a giclé au niveau de mon oeil gauche. D’un geste assuré, je viens apporter le même jugement à la gobeline qui tenait le petit proche d’elle, avant de me retourner vers le groupe et particulièrement vers la formatrice:

“Ce sont des monstres, il n’y a aucune pitié à avoir pour eux. C’est bien l’idée?”