Une nouvelle fois, j’étais à l’autre bout du monde. Je sais, ce genre de chose m’arrive souvent. Ça avait rien d’exceptionnel, même si ça faisait quelques jours que je trainais au Japon alors que j’avais la bougeotte, maiiiis le pays du soleil levant avait tout de même son lot de surprise, et clairement de quoi occuper un esprit aussi vagabond que le mien ! Du coup j’m’y plaisais plutôt bien. Pas de quoi déloger mon appart au classement, mais un endroit intéressant…

Mais bref, j’étais loin des salles d’arcades, de karaoké, des magasins de manga, d’animes et autres excentricités du genre qui faisaient la renommée internationale du pays. Enfin loin… Dans les faits, non. J’avais repéré via ma tablette deux enseignes pas trop loin de la sortie. Probablement tenue par et pour les étudiants. Ouais, des étudiants. Quoi, je l’avais pas dit ? J’étais de retour à l’université !

Bon. Une petite mise en contexte s’imposait. Après les événements de New York, j’avais décidé de me bouger un peu, histoire de donner un coup de main à tous ceux qui avaient besoin d’aide. Y’avait de blessés, et les soigneurs compétents étaient un peu débordés, si bien que les rendez-vous médicaux afin de se faire repousser un membre étaient complets pour des semaines, même des mois. Et pour ceux qui en étaient victime, c’était juste un arrêt net et brutal le temps que ça se fasse… Et encore, vu le système de santé de ce beau pays, y’en avait qui pouvaient tout simplement pas se permettre de payer.

Du coup, c’est là que j’entre en scène. Voir ça me minait un peu le moral, et du coup je voulais aider. J’étais pas une soigneuse, mais j’avais dix doigts et un bon cerveau. Du coup, j’me suis lancée dans le projet de faire une prothèse adaptable. Le genre de truc qui pourrait donner un bon coup de pouce, au moins temporaire. J’ai été voir des spécialistes du domaine, et après beaucoup de tasses de cafés, j’arrivais à un truc satisfaisant que je commençais à produire !

Forcément, il y eu quelques truc à rectifier, mais pour le coup, vu que la base c’était des trucs simples et abordables, il y eu pas trop de bug. C’était surtout à mon IA d’apprendre à gérer les mouvements, et si les premiers volontaires eurent le droit à quelques chutes, la possibilité de simplement pouvoir marcher de nouveau était un espoir suffisant pour les faire se relever. Et donc, je parvenais à un bon truc qui commença à se mettre en place. J’eu même eu des interviews à faire / des coups de téléphone à passer avec des costumes noirs, pour promouvoir / demander un peu de l’aide. Après, ça avait pas vocation à être la meilleure solution du monde hein ! Mais au moins une palliative compte-tenu de la situation urgente.

Long story short, ça s’est bien passé, et ça me fit gagner une petite renommée. Pas encore très grande hein, un peu de niche pour être honnête, mais une petite base solide, le genre de truc qui font sortir de l’ombre et commencer à être un peu crédible. Il y eu des commandes, et j’avais un bon carnet, mais surtout, il y eu une personne qui me contacta. Pas un entrepreneur intéressé pour prendre mes brevets hein, une japonaise spécialisée en biomécanique qui voulait me rencontrer. Sur le coup, j’étais un peu en mode “gné ?” puis, j’me suis dit pourquoi pas. Ça pourrait être drôle.

Et donc j’étais ici, à l’entrée de l’université des sciences de Tokyo. Ouais, c’était pas Todai, mais ça restait tout de même un sacré endroit. C’était comme si j’voyais une sorte de monument des animes. Fin, j’avais eu la même réaction face au Comiket… Enfin, le Tokyo Big Sight. Mais Comiket était plus symbolique j’trouve. Puis j’m’en fous, voilà ! Bref, j’étais aux portes de l’université, et j’étais assez excitée à l’idée d’entrer ici ! Enfin, tant qu’on évitait de me prendre pour une collégienne perdue…

Mais bon, traducteur activé, doigt sur l’interphone, je le pressais avec un sourire peut-être un peu trop grand, mais pas pour autant forcé. C’était sûr que les étudiants qui passaient devaient me trouver un peu bizarre, ne serait-ce déjà à cause de mon teint d’Européenne, ce qui dénotait pas mal. Enfin, c’était pas comme si c’était la seule chose qui sortait du lot avec moi. Ça pouvait aussi être à cause du bras mécanique rangé dans mon sac, et dont la main dépassait un peu.

D’ailleurs j’y penses, j’avais modifié la position des doigts depuis la dernière fois ?

Visiblement non. Merci Scarlet, grâce à toi, j’me balade avec une main qui fait un “Fuck” à tout le monde. Oh well, ça sera un peu mémorable au moins ! Et une autre anecdote à raconter du coup ! Après, c’était un peu ma faute aussi. Je l’avais retravaillée sur pas mal d’aspects, doigts compris, mais ce coup là m’avait fait bien marrer, donc j’avais laissé cette position quelque peu douteuse. Boarf, ça se trouve c’était un geste d’amour ici. Non ? Bref, interphone !

“Hello ! Je viens voir le professeur… Nakai j’crois, ouais c’est ça, Nakai !”

“Vous êtes ?”

“Julia Sherman.”

“Julia qui ?”

“Sherman.”

“Vous êtes sûre ?”

“Vu qu’il s’agit d’mon nom… Ouais, plutôt ?”

“Je ne vous trouve pas. Vous pouvez répétez ?”

“Sherman. Julia Sherman.”

“Désolé je ne vous trouve pas aux C.”

“Aux C ? Mais… Attendez, vous écrivez ça comment Sherman ?”

“Eh bien comme ça se prononce.”

“Nan mais dévéloppez !”

“ *sigh* C, H, A-”

“Attendez, j’suis pas Homme Chaise hein ! C’est Sherman, comme le tank ! S-H-E-R-M-A-N !”

“Ah. Attendez… Je ne vous trouve pas non plus. Vous êtes sûre d’avoir rendez-vous ?”

“Ouaip.”

“Veuillez patienter, je vais confirmer avec le docteur Nakai.”

Décidemment, ça commençait bien… Comme quoi, les réceptionnistes pas doués, c’était pas qu’une spécialité occidentale dont les français étaient les maîtres absolus. A moins qu’elle n’ait des origines… J’avais pas foncièrement fait gaffe à son accent si je devais être honnête. M’enfin, après quelques minutes à poireauter devant un interphone pas très très bavard, il revint à grésiller de nouveau :

“Mes excuses, le docteur Nakai avait omit de mentionner qu’elle avait un rendez-vous. Entrez.”

Ouais, ça commençait un peu trop bien… Surtout que j’avais même pas eu le droit à une musique d’attente. Tant pis, de toute façon, je pouvais pas trop faire marche arrière maintenant.

Bon, maintenant que j’étais entrée dans l’une des universités les plus prestigieuses du Japon, fallait que je m’y repère. Et bon sang, c’était un sacré labyrinthe cet endroit, avec des escaliers un peu partout, des rangées de bureau dans tous les sens et, évidemment, plusieurs bâtiments. Après, vu qu’elle était une experte en biomécanique, j’pouvais exclure sans trop de doute les coins administratifs et autres. En fait, ça m’amena à un bâtiment un peu plus en retrait, mais en tout cas assez récent d’aspect. En même temps, c’était pas trop trop une discipline super traditionnelle.

Du coup, en m’baladant, je finis par tomber sur les bureaux, où là, en farfouillant, je tombais sur celui du docteur Nakai ! Bon, c’était pas des emplacement individuels, visiblement ça allait par paire, mais dès que je vis son nom, j’examinais ce qu’il y avait à l’intérieur. Et comme j’pouvais le prévoir je tombais sur deux bureaux un peu en bordel. Bordel surement organisé hein, avec des papiers, des notes et un certain nombre de rond de café. Comme quoi, y’avait certains trucs qui changeaient pas. Cependant, ce qui m’fis lever un sourcil, c’était plus le type les pieds sur le bureau, livre sur la tête, écouteur dans les oreilles, en train de terminer sa nuit visiblement.

“Euh…”

“Hum ?” Fit-il en levant du bout de son index son bouquin, jetant un coup d’oeil dans ma direction, ce qui me surprit un peu. J’avais pas été si bruyante, si ? Boarf, maintenant, c’était trop tard. Cependant, y’avait juste un truc qui me faisait tiquer… Le docteur Nakai… C’était pas sensé être une femme ?

“Alors, j’ai pas envie d’vous mégenrer hein, mais quelque chose me dit qu’vous êtes pas le docteur Nakai, j’me trompe ?”

“Bingo.”

“Ouaip… Vous êtes ?”

“Yadomaru Kyo, son petit copain.”

“Ah, autant pour moi.”

“J’plaisante, c’est ma collègue. Et collocatrice de bureau.”

“Bah, ça aurait pas empêché l’autre point.”

“C’eeeest vrai… Mais ce serait surement mal vu.”

“Perso j’vois pas pourquoi.”

“J’ai un peu poussé pour l’embaucher à la base. Même si moi j’m’en fous hein.”

“Ah, vu comme ça…”

“Autrement, tu veux quelque chose à boire ? Café ? Thé ? Soda ? Ou tu voulais me regarder dormir ?”

“Oh, je peux prendre la dernière option ?”

“Vu que je l’ai proposé, oui.”

“Eh bah écoute, ça m’fera de quoi attendre pour mon rendez-vous. En plus d’un soda. Tu sais où elle est d’ailleurs ?” Fis-je en entrant et en posant mes fesses sur le rebord de la fenêtre, entre la petite imprimante et la machine à café.

“Bah, elle devait être dans une salle d’ateliers pour un truc perso. Elle a dû oublier l’heure et doit être en train de ranger en catastrophe pour venir ici en quatrième vitesse.” Fit-il en ouvrant un tiroir, et en sortant une canette d’ice-tea qu’il me lança un peu négligemment. “Typical Hoshino…”

“Vu qu’elle a l’air d’avoir oubliée de prévenir l’accueil, ça m’étonne pas trop.”

“Alors, il se pouuuurrait qu’elle m’ait demandé de le faire. Et il se pouuuurrait que…”

“Oh. Si c’est juste une éventualité hein.”

“Ouaip, juste une éventualité, rien de plus.”

Kyo :

J’devais admettre que ce Kyo réservait déjà pas mal de surprise. Bon, déjà, il avait un comportement que j’attendrais pas trop trop d’un prof en fait. Le genre passablement négligent, pas à se soucier trop de l’éthique, de la bonne conduite. Le genre plutôt naturel, relax, qui s’emmerdait pas ! Après, second point… Son âge. Il devait pas être plus vieux que moi en fait, et pourtant, il était prof. Et pas simplement prof réserviste, mais bel et bien prof dans une super grosse université, avec en plus suffisamment d’influence en coulisse pour pouvoir embaucher quelqu’un vu ce qu’il avait dit. Ouaip, un sacré phénomène, doué d’une bonne audition en plus.

Et ce fut une bonne dizaine de minutes plus tard, la porte du bureau s’ouvrit avec fracas. Une personne, transportant plusieurs sacs, manqua de trébucher contre la poignée dans une tentative un peu désespérée d’arriver dans les temps, chose qui… Eh bien, avait été saboté par le chrono avant même qu’elle ne s’y essaye. Mais bon, elle essayait tout de même. Toutefois, je crois qu’elle avait prit un peu trop d’élan, ou quelque chose comme ça, si bien qu’un tomba, suivit d’un second, pour finir par faire tomber la moitié par terre.

“Merde !”

Forcément, j’aurais réagit pareil à sa place. A la scruter un peu, j’crois que là, je tombais sur le bon numéro. Une femme, encore dans la vingtaine (jeune aussi pour une prof), à la peau curieusement basanée pour une japonaise. Cheveux courts, sombres, yeux verts qui vinrent à me croiser dans un élan de surprise, d’agacement et de panique intérieure.

“A-Attendez, c’est vous Julia Sherman ?!”

“Bingo !”

“Merde euh… Désolé du retard, j’ai pas vu l’heure et- !”

“C’est bon, c’est rien ! On est dans la même pièce à peu près dans les temps, c’est ce qui compte non ?”

“Ouais… Ouais c’est vrai.” Fit-elle, en soufflant longuement avant de commencer à reprendre ses sacs, les entassant dans un casier comme elle pouvait. Elle galéra même à fermer tant celui-ci croulait déjà sous les différentes choses qui y étaient entassée. Des livres entre autre, mais également et surtout du bordel qui pourrait servir tôt ou tard. Toutefois, l’opération laissait quand même un regard plus que généreux sur son derrière qui l’était… Eh bien, tout autant.

“Euh… Du coup… Maintenant…” Fit-elle, alternant son regard entre le mien et celui de Kyo, qui regardait cette scène avec une sorte d’amusement chronique.

“C’est ton invité.”

“Ouais, donc euh… Va peut-être falloir qu’on se trouve une pièce plus à l’écart ?”

“Soit ça, soit on l’vire.”

“Euh je-”

“J’ai toujours l’Amphi N°7.”

“Y’a cours à cette heure.”

“Je peux toujours me faire passer pour un élève en retard.”

“Tu sais que la dernière fois que t’as fait ça la prof s’est paralysée face à toi.”

“Ouais, c’était drole.”

“Et ça l’était encore plus la fois d’avant où l’ancêtre a commencé à t’courser dans les couloirs en t’engueulant.”

“Z’avez l’air d’avoir de sacré histoires !”

“Ouaip. Tu veux les entendre ?”

“Why not ! Je rajoute ça après te mater dormir.”

“J’essaierai de faire les deux en même temps.”

“Euh… On m’explique ?”

“Eh bien on-”

“Nan, laisses-là dans le flou, c’est plus marrant.”

“Parfaite idée, je prend.”

“Kyo, j’te déteste.”

“Y’a ma complice aussi hein. T’oserais pas admettre que tu déteste déjà ton invité, hum ?”

“...”

“Je devine que c’est sa manière de dire qu’elle nous adore ?”

“Tout juste !”

Hoshino :

Hoshino s’était finalement posée sur son fauteuil qu’elle avaitt toutefois bougée. A quoi bon être encore derrière son bureau lorsqu’on était déjà en train de s’envoyer des piques et des vannes ? Je crois que c’était le rendez-vous où les formalités étaient le plus rapidement passées à la trappe. Pas pour me déplaire cependant, c’était tout de même pas mal agréable d’être confrontée à quelque chose d’imprévu.

“Donc t’as fait comme ça…” Fit la docteur, scrutant avec intérêt la prothèse maintenant dans ses mains. Je dirais pas qu’elle avait une loupe pour ça, mais il suffisait de la voir avancer son nez dessus, passer ses doigts un peu partout pour déchiffrer juste de visuel la technologie tout de même complexe qu’il pouvait y avoir. Après tout, c’était pour ça que j’étais à la base, même si j’me retrouvais avec une canette d’ice-tea entre les pattes.

“J’ai pas du tout taffé sur l’esthétique de la chose, donc ouais, on voit des fils et des cartes.”

“Ça se voit.”

“En même temps, j’produis ça en tant que solution d’urgence paliative. C’est plus la quantité au lieu de la qualité, mais faut quand même un plancher.”

“J’comprend l’idée. Cependant, est-ce que t’as eu des retours ?”

“Des retours ? C’est-à-dire ? Genre des commentaires ?”

“Ouais, peut-être pas le bon terme… Plutôt genre des personnes qui viennent te voir suite à un problème ?”

“Ah, ça… Ouais, y’en a. J’fais de mon mieux pour réparer.”

“Le problème, c’est que ça va pas aller en s’arrangeant. En condition optimale ça fonctionnera, mais vu comment s’est ouvert, y’a beaucoup de choses qui peuvent s’infiltrer. Poussières, insectes, humidité… T’as prévu de la faire résistante à l’eau ?”

“Pas complètement immergeable non plus, mais un peu ouaip. Histoire d’éviter que la pluie fasse un bordel monstre. Autrement, j’ai demandé à ce qu’ils portent des vêtements par-dessus. pour éviter les gros problèmes.”

“Y’a aussi le risque de la transpiration.”

“C’est vrai, c’est vrai.”

“Mais honnêtement, pour un modèle designé d’urgence et produit presque artisalement… Ouais, j’dois reconnaître que j’suis impresionnée !”

“Héhé, merci !”

“Mieux que les projets que tu reçois des étudiants ?”

“Large mieux. Au moins c’est pas un couteau à beurre qui s’embrase dans mes doigts.”

“Oh ? Vraiment ?”

“T’as pas idée du nombre de génie du mal en herbe qu’on a ici.”

“Mais si c’est pas trop indiscret… T’envisages d’en faire quoi par la suite ?”

“Ça l’est pas ! Et pour ça… Bah, améliorer le truc déjà et en faire une version plus définitive. Enfin, pas dans le sens complète hein, ça s’améliore toujours, plutôt une version que les gens peuvent garder à vie. Ça remplacera pas les soigneurs qui peuvent refaire un bras en quelques minutes, mais tous les pays sont pas aussi ouverts dans l’utilisation des pouvoirs, ni les gens en fait.”

“Ça se tient… Au Japon et en Chine je pense, plus des particuliers au cas par cas. Mais ce serait quoi selon toi l’avantage de ta prothèse ?”

“Par rapport à d’autres ? Hum… J’dirais le fait que les gens ont pas besoin d’opération pour la mettre ou l’enlever, ni d’une rééducation vu qu’elle compense.”

“C’est l’idée ouais.”

“Après, j’compte réutiliser l’IA dedans. Vu qu’elle apprend les mouvements, j’compte essayer d’en faire un bras robot utilisable par commande vocale. Faudra que j’ajoute de nouveaux capteurs, ne serait-ce qu’auditif ou visuels, mais y’a moyen de faire de bon trucs !”

“On dirait que t’as de la concurrence Hoshino !”

“Boarf, pas vraiment. J’suis une enseignante, pas une entrepreneuse. Donc si la recherche avance globalement, perso ça me va, y’a toujours à apprendre, plus que pour une personne.”

“That’s the spirit !”

“Cependant, y’a un point qui m’intrigue. T’as déjà pensé à en faire une version utilisable par des chasseurs ?”

“Genre en terme de capacité ? Ou en donjon ?”

“Les deux.”

“Nope, j’sais pas vraiment faire ça.”

“Well… Tu veux apprendre ?”

Mes yeux clignèrent plusieurs fois face à cette nouvelle. Genre… Pas mal de fois en fait. Un peu pas surprise déjà, mais également et surtout par intérêt ! J’étais loin, mais alors très loin d’être une experte complète dans le domaine, en vérité j’étais même une grande débutante, mais là, c’était une véritable mine d’or qui pouvait s’ouvrir juste pour moi ! Autrement dit, quelque chose qui me faisait un peu de l’oeil… Juste un peu hein ! Apprendre à faire des équipements pour les donjons, ce serait cool, et réussir à mixer un peu la technologie dedans, ce serait génial !

“Ça y est, la prof est lancée.”

“Déjà, a ton avis, de quoi on a absolument besoin ?”

“Une source d’énergie non ?”

“Bingo ! Ce qui fait fonctionner les runes, selon toute logique, c’est l’énergie du corps d’un chasseur, qui concentre cette énergie en quelque chose de plus… Comment dire… Explosif ?”

“Souvent ouais.”

“Je saurais pas trop t’expliquer ça dans les faits, c’est un phénomène un peu spécial de ce qu’on m’a dit.”

“Nan mais je vois, j’suis une éveillée.”

“Ah ! Bon, bah ça facilite l’explication, et… En fait, même avec ça, j’crois que ça risque de prendre un peu de temps, surtout vu les détails techniques qu’il y a.”

“J’en ai devant moi, sensei !”

“... Je sais pas pourquoi, mais ça me vieillit tellement.”

“Et t’as pas la trentaine.”

“Et j’ai pas la trentaine… T’sais quoi, ça risque d’être un peu lourd pour un seul rendez-vous. Mais ouais, j’vais te filer des conseils pour ta prothèse, et suivre ça ! Pour le reste, j’m’occuperais de t’envoyer des docs et de te les expliquer.”

“Perso ça m’va !”

“Après, ça risque d’être lourd si on doit à chaque fois passer par l’université.”

“Bah, si vous voulez on s’fait ça ailleurs ? Genre vous passez, et après on s’fait un bowling. Ça vous tente ?”

“Euh…”

“Vendu !”

“Hey j’ai pas donné mon avis !”

“Et il est ?”

“... T’es chiant.”

“C’est tout bon ?”

“Bon, j’suppose qu’on va se recroiser plus souvent que prévu ! Mais l’idée est pas déplaisante, allez, vendu !”

Et ce fut après quelques tapes amicales, deux trois autres discussions et autres que j’filais. J’venais de me faire deux nouveaux amis, une nouvelle prof et probablement un paquet d’idées en plus pour toutes les choses que j’pourrais faire à l’avenir. Mais bon, ça, ce serait en temps voulu ! J’avais faim là et y’avait un resto de ramen à tester !