Le self de la guilde des chasseurs était souvent plein. Plein et brouillant.
Il faisait partit des lieux où l’on les collègues se retrouvaient pour s’échanger entre eux. Là et la salle de pause avec sa machine à café.
Au vu du nombre d’employé à l’intérieur, les aménagements fait pour ses membres étaient fait de sorte à allier repas de qualité et d’assez de table pour accueillir une bonne partie du personnel, du simple aide de ménage aux employés des bureaux, en passant par les chasseurs eux-mêmes, même si ces derniers avaient la possibilités d’être plus libre par rapport aux horaires, et donc, manger n’importe où.
Il était environ midi, le nombre de places disponible filaient à vue d’oeil.
Le ciel était encore bleu avec peu de nuages, et le service de restauration battait à son plein.
On pouvait même voir la sueur perlé sur le front de certains, tant que ces derniers étaient au branle bas de combat,

- Sinon, des nouvelles sur le rang du donjon près de Central Park ?

Sur une des tables de la grande salle, un groupe de plusieurs personnes s’étaient assis autour. Des hommes et des femmes, un petit groupe de cinq. À voir leurs tenues, ils faisaient partit de l’équipe administrative de la guilde.

- Les résultats de l’artefact viennent de tomber : C. Je m’occuperai de l’administration après ça, avant de le mettre en vente.

Le nettoyage de donjons.
La guilde des chasseurs possède une particulier qui fait qu’elle est l’une des forces indispensables dans le monde : elle possède un artefact capable de voir le rang de chaque donjon qui émerge.
Fort de ceci, la guilde l’utilise afin de mettre en vente la place aux autres guildes afin qu’elles puissent chasseur eux-même à l’intérieur et récolter le profit.

La guilde était certes une deuxième police, via accords des gouvernements, mais elle se doit de fonctionner par elle-même afin de perdurer.
Une guilde formé sur deux fronts.

- Puis-je ?

Le groupe se tourna pour voir le nouvel arrivant avec son plateau de nourriture.

- Eh Laura !

- Et voila notre inspectrice !

- Comment ça va ?

Un petit sourire s’afficha sur le visage de Laura White, une blonde aux yeux bleus et aux multiples cicatrices sur le visage jusqu’aux bras, membre de la branche d’enquête dans la guilde des chasseurs.
La miss était toujours dans une de ses tenues rouges typique de son style vestimentaire, le badge d’inspecteur et sa plaque d’identification militaire étaient à son cou.

- Bien bien, je vois que vous avez bientôt fini. Répondit-elle en s’asseyant avec eux.

- Comment ça se passe ces temps-ci ?

- Rien de spécial. Juste des abus d’utilisation de pouvoir ici et là.

La discussion reprit avec la vétéran dans le lot.
Elle connaissait ce groupe depuis ses débuts en tant qu’employé de la guilde.
Des hommes et des femmes n’ayant pas subit le moindre éveil, des gens amicaux et qui invitaient Laura dans leur cercle d’amis.
Ayant eu peu de relations sociales au cours de sa vie citoyenne, il était difficile pour elle au début de réussir à reprendre une vie sociale « normal » après ses années dans l’armée.
Les débuts étaient gênants, mais au fur et à mesure, elle avait réussit à s’intégrer à peu près.

- La mise en vente du donjon au Texas est finie ?

- Bientôt. Une guilde mineur s’en occupe, donc je pense qu’ils appelleront des membres pour combler le vide. Intéresser ?

Elle répondit simplement avec un signe de tête.
Le groupe savait qu’elle faisait partit de ceux portant une double casquette au sein de la guilde. À vrai dire, le cas de l’inspectrice était rare. Généralement, les éveillés préfèrent chasser dans les donjons, laissant le reste aux autres.
De ce fait, avoir une trentenaire ayant plusieurs fonctions au sein de la guilde était peu courant.

- Au faite Laura… Je peux te demander un service ?

- Hm ?

- Comment dire… Pourrais-tu t’occuper de quelque chose pour moi ? J’ai des trucs à rendre, mais en même temps, je me dois de faire une visite guidée pour les enfants…

- Tu veux que je m’occupe de ça ?

- J’ai demandé à d’autres, mais ils ont tous refuser. Tu es mon seule espoir.

La balafrée regarda sa collègue qui demanda son aide tout en joignant ses mains en signe de prière.
Elle aussi avait son travail qui l’attendait, rapports et autres choses peu amusant.
Néanmoins, elle ne pouvait pas se permettre de refuser. À ses yeux, elle leur devait bien ça pour la bonté dont ils ont fait preuve, et le fait qu’elle les appréciaient penchait la balance.

D’un soupir de résignation, elle accepta. Sa collègue se leva et l’embrassa, lui promettant qu’elle lui revaudra ça et partit en courant avec son plateau.
Le choix étant fait, elle ne pouvait plus retourner en arrière.
Elle continua donc son repas, discutant entre deux bouchés et se retira après son plateau vide.
Quittant la salle, ses pas l’amenèrent vers l’ascenseur, se disant qu’elle pourra gérer cette histoire.

Et puis les enfants, ça ne doit pas être si difficile à garder… pas vrai ?

Une musique des plus horribles résonna entre les murs de la salle de garderie.
Des petits monstres sautaient dans tous les sens, hurlaient comme s’ils étaient à la foire, se jetaient même des objets qui leur passaient sous les mains.

- Oui vasi Oui-Oui !

- Oui-Oui !

- Avec son beau taxi !!!

- Poin poin poin !

Laura était à l’intérieur de la pièce, observa les petits chenapans qui étaient dans leur propre monde,  faisant subir à l’inspectrice une torture des plus épouvantables.
Elle ne savait pas d’où venait cette immondice musicale.
Elle ne savait pas où se mettre.
Elle ne savait pas quoi faire.
Ses années dans l’armée ne l’avaient pas préparée à ce genre de cas.
L’instructrice était perdue.
C’était l’Enfer.

Au début, tout se passait bien.
Le petit groupe était arriver, guidé par une animatrice au visage bienveillant, elle salua la vétéran avec amabilité et bonne humeur, avant qu’elles débutent leur marche.
Ils marchèrent ici et là, passant entre les bureaux, regardant avec des yeux émerveillés le monde des adultes qui semblait si mystérieux et intriguant.
Et puis… Puis ce fût la pause.
Laura dut faire un aller-retour pour certaines raisons, et qu’entre temps, la trentenaire affirma que ce n’était pas si difficile de garder les enfants, qu’ils étaient juste de jeunes adultes faisant la taille de quelques pommes.
Une grossière erreur.

L’animatrice tentait tant bien que mal de garder la situation sous contrôle, mais c’était du même niveau que de souffler sur un feu déjà entamé. Était-elle trop gentille ? Surement. Débordée ? Clairement.

- Taï ho Taï ho !!!!

- Charger !!!!

- Les enfants, on se calme.

- Eh mam’zell, t’es bonne !

Si elle devait comparer cette scène, la formatrice n’aurait en aucun cas du mal à la comparé à une basse cours remplis d’animaux en tout genre, ou un village de gobelins entrain de se faire attaquer.
Les deux fonctionnaient.

Tandis qu'elle se débâtait à garder un semblant de calme, deux petits diables sautèrent depuis les chaises qui étaient éparpillés, se chargèrent l’un vers l’autre et se cognèrent la tête. Un petit « pon » étouffé par le bruit environnant retentit, puis des pleures.

- J’ai- j’ai maaaaaaaaal… !

- Mamaaaaaaaaaaaaaaaan !!!

Un « Ouin » général éclata dans la salle, mêlé à la musique ambiante, faisant vriller les tympans de la trentenaire avec une tel force qu’elle se boucha les oreilles.
Elle devait faire quelque chose.

Avançant vers la télé, elle l’éteignit en débranchant le câble en hauteur et se retourna vers ces monstruosités ambulantes.

- Ça suffit, on se calme maintenant.

Sa demande fut accueillit par plus de gémissements plaintifs.

- J’ai dis stop !

Aucun arrêt.
Fermant les yeux, elle lâcha un soupire et reprit.

- C’EST PAS BIENTÔT FINI OUI ?!

Elle haussa la voix avec un ton autoritaire. Son visage était neutre, mais ses yeux montraient bien son regard agacé par la situation. Certains attentifs pouvaient même voir la petite veine se former au niveau de la tempe.

-…

Un silence béni apparu d’un coup. Tous regardèrent la blonde aux yeux bleus, les larmes aux yeux, le visage horrifié par ce qui semblait pour eux une gorille avec des balafres.
Laura lâcha un « ah » de soulagement, pensant que tout cela était fini.

-… Bouhou

- Ou-

- *Ouiiiiin*

Les pleures reprirent de plus belles.
La femme aux côtés des enfants devenait aussi de plus en plus désespérer par la situation.

- Madame ; l’un d’eux s’approcha d’elle et lui tira sur sa chemise tout en utilisant l’autre pour se tenir l’entre jambe ; To-toilette

Comprenant l’urgence de l’instant, elle dit signe à Laura de venir avant de lui expliqué la situation.

- Les toilettes ?

- 3ème couloir en tournant à droite, puis 2ème porte à gauche.

- Non, je veux dire, vous pouvez y allez ?

-… ? L’incompréhension se lisait sur le regard de la trentenaire

- L’enfant, vous ne pouvez pas l’emmenez ?

- Il ne peut pas y aller tout seul ?

Cette réponse figea l’accompagnatrice.
C’était au tour de Laura de ne pas comprendre.

- Vous pensez qu’un enfant de 6 ans peut se trouver des toilettes, puis revenir, dans un endroit qu’il ne connaît pas ?

- … Oui ?

- …

- …

Le duo se fixa. La femme tenta tant bien que mal de digérer l’information invraisemblable que l’inspectrice lui avait fournit, alors que cette dernière ne comprenait pas en quoi sa réponse était étrange.

- … Allez-y avec lui s’il-vous-plaît.

- Je-

- Vous devez restez avec lui.

Vaincue, elle partit avec le diablotin.

- On y est.

Laura rentra dans les toilettes pour femme de la guilde, accompagner par son bagage qui fait du bruit. Avec ses sens, elle ne repéra aucune âme dans les environs, et avança vers l’une des portes.
Le moment était urgent, l’enjeu était capitale.
Ouvrant la porte d’une cabine, elle fit entrée le gosse et referma derrière elle.

- Rentre.

- …

- … Alors ?

- … Pantalon…

- Tu ne sais pas l’ouvrir ?

Rien. Pas le moindre mot.
Ne voyant pas le choix, elle rouvrit la cabine et l’aida du mieux qu’elle pouvait avant de refermé à nouveau.

- Tu peux y aller.

- …

- … Un problème ?

- … Trop haut…

Elle rereouvrit la cabine, puis d’un simple mouvement de la main, prit le garnement par les vêtements et le fit s’asseoir sur le trône et rereferma.

- C’est bon ?

- …

*Plouf*

Plouf ?
Interloqué, elle se rend à l’intérieur pour la énième fois.
La moitié du haut était en dehors de la latrine, son corps était tomber à l’intérieur, sa carrure était trop petite pour qu’il puisse se poser correctement.

- *Snif* Ouiiiiiiiiin !

- Seigneur...

Dérouté par tout ceci, elle l’aida sans rien dire, priant intérieurement pour que tout se finisse.

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- Pourquoi est-il mouillé ?

- Tomber.

- Où ?

- Dans une latrine

- ….

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- Miss White, savez-vous où sont les jumeaux ?

- Oh, je les ai vu dans l’autre salle de repos, je vais-

**Crack**

- Bordel de m- ! Qui a renversé ma bouteille ?!

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- Vous avez fait attention à ce que rien ne tombe entre leurs mains ?

- Oui, à part les tubes de colle qui traînent dans le coin, je ne pense pas qu’ils y toucheront.

Une expression horrifiée se manifesta sur le visage de l’accompagnatrice.

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- Les prises électriques sont toutes inatteignable dans cette salle ?

- Celle pour la télévision est en hauteur, il y a par contre ceux pour les ordina-

Les deux se retournèrent en même temps pour voir l’un de ces petits monstres prêt à toucher du doigt l’enfoncement du mur où se situait l’un d’entre eux.
Elles agirent comme un seul être.

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Le temps s’écoula petit à petit. L’après-midi passa au début de soirée.
Le ciel avait changer de couleur.
Le soleil se couchait vers l’horizon.
Tout en haut du building se tenait une femme reconnaissable à sa chevelure dorée, le vent caressant son visage balafrée, l’odeur de cigare s’élevant ici et là dans l’air.
L’heure des adieux avaient déjà sonner. Après leur départ, elle s’occupa de plusieurs tâches administratives et prit son manteau avec elle avant de prendre l’ascenseur pour le dernier étage.
Le bâtiment de la guilde des chasseurs n’était pas très grand, mais il était assez haut pour que l’on puisse couvrir les piétons d’en-bas avec l’auriculaire.

Le cigare dans sa bouche brûla d’une fine flammèche, un dépôt de cendre se collait encore à la partie consommable.
Les yeux de l’inspectrice étaient river vers l’horizon, sans rien chercher, sans but précis.
Elle resta là, penchée vers l’avant, la rambarde servant d’accoudoir, faisant le vide autour d’elle.

- Puis-je ?

Sans se retourner, elle offrit un briquet à la personne présente à ses côtés.

- Fini pour aujourd’hui ?

- Yep, merci encore pour le coup de main.

C’était celle qui lui avait demander de la remplacer.
Sortant de son côté une cigarette, elle accepta sans rien dire le feu proposée, avant de se pencher vers l’avant, humant elle aussi le tabac qu’elle a en bouche.
Le duo ne se disaient rien.
Elles fixèrent l’horizon, comme happer par cette dernière.

- Alors ?

- De ?

- Les enfants. Tu en as penser quoi ?

Laura fronça les sourcils.
Elle n’était pas du genre à extérioriser ses pensées personnelles, encore moins ses ressentis les plus intimes. Une introvertie comme on en voit souvent.

- Qui sait…

- Eh ! Aller, parle. Y a eu un problème ?

- Rien. C’était surtout épuisant, plus qu’une corvée qu’autre chose.

- Haha, tout le monde dit ça.

Elles exhalaient l’une après l’autre leurs charges.
Le soleil couchant pour seul témoin de leur empoisonnement mutuel.

- Ça ne t’a pas plus ?

- Pas plus que ça.

Son compagnon de fumette leva un sourcil.

- Étrange, je te pensais être de ce genre la.

- Quel genre ?

- Le genre à être une brute au cœur tendre avec les gosses.

Un rire siffla sous les dents de la chasseuse.
Sa tête se baissa, la déclaration de sa collègue était telle qu’elle n’arrivait pas à s’arrêter.
Pour sa compagne fumeuse, elle ne voyait pas où était la blague.
Pour Laura, le fait qu’on pense d’elle comme ceci la faisait rire.

- Aah, désoler. Mais tu parles à quelqu'un qui est capable de laisser tomber un môme dans une latrine.

- ... Sérieux ?

L'inspectrice ne l'affirma pas, elle se tourna juste vers son interlocutrice et avec son regard, le fit comprendre que c'était vrai.
Un nouveau gloussement se déchainement puis continuèrent à profiter du temps.
Elle lui sourit.
Elle fit de même.
Un air amical s'était installer entre eux au fil de la conversation.

Laura leva les yeux vers le haut une dernière fois, sans penser particulière.
La journée s’achevait dans le plus grand des calmes, et si il y avait bien une chose que la formatrice avait retenue : c’était qu’elle n’était pas faite pour avoir des gosses.

- Si tu me fais une blague sur les enfants dans les prochains jours, prépare-toi aux représailles.

- Oui, oui.