Le Canada possède ses richesses naturelles et culturelle comme tout autre pays. Ici, le joyaux de la couronne se trouve être ses réserves naturelles, ses immenses forêts et le paysage bien souvent blanc qui en fait rêver plus d’un. Mais tout le monde n’a pas la chance d’habiter dans la capitale ou même dans une ville décente. Parlant de décence, la famille de Lily-Rose, eux, l’était. Une famille décente, avec des hauts et des bas, des parents qui ne sont pas des dieux et qui eux aussi font des conneries. Des sœurs jumelles, un frêre, tout ce petit monde perdu dans la contrée de Terre-Neuve, dans une région boisée au possible. Belle, épurée mais surtout isolée. Leur cabane au fond des bois était à la fois un refuge, tout comme un piège.

Alors que Lily vivait sans histoires franchement notable jusqu’à l’âge de 15 ans, celle-ci finit kidnappée avec sa sœur par un détraqué qui leur voulait on ne sait quoi. Une rançon ? Par simple plaisir pervers ? Lily n’avait aucune idée. Marie-Laure, sa jumelle, et elle-même avaient été séquestré pendant plusieurs jours sans voir la trace de leur bourreau. A peine nourrit et confuses, elles finirent jetée dans un frigo, scellées à l’intérieur par un homme belliqueux et visiblement paniqué.

Les secours ne sont pas arrivés à temps pour sauver Marie qui était blottie contre elle, à la recherche de la moindre chaleur. Encore aujourd’hui, du haut de ses 35 ans, Lily sentait encore dans son cou le tout dernier souffle de sa sœur bien aimée, cette ancre qui lui faisait garder les pieds sur terre et avancer en même temps. Ah. À quoi bon essayer de décrire leur relation ? La relation des jumeaux est indescriptible. Elle est unique. Un lien si fort qu’on dit que même séparé, ils ressentent ce que l’autre ressent. Un lien qui a du forcé à être brisé.

Elle ? Elle avait survécu et avait été posée à côté d’une cheminée par les policiers qui avaient appréhendé le criminel. C’est ainsi qu’est né ce traumatisme qui a déclenché une folle dégringole. Elle qui était promise à un brillant avenir, à faire de grandes études et ainsi de suite, elle a fini par écoper d’un future dangereux, dérangé et hors des normes de la société.
Tout ce qu’elle voyait à présent … C’était sa sœur, frigorifiée, qui lui suppliait de l’aider. Tout ce qu’elle voulait voir … C’était le feu salvateur qui aurait pu la sauver. Une logique de détraqué naquis dans son esprit. Il fallait sauver Marie. Elle mourrait de froid. Il fallait allumer le plus grand feu que l’existence ait connu et la sauver, la rendre heureuse et épanouie, la ramener à la vie.

Bien entendu, elle a toujours su au fond d’elle que sa sœur était morte pour de bon, mais … Il est tellement plus facile de se voiler la face de folles visions, se plonger dans une réalité où il reste un semblant d’espoir.
C’est donc ainsi que Lily commença sa carrière de pyromane, puisque c’était visiblement ça que lui avait réservé le destin. Elle continuait sa vie, normalement, suivant les cours, grandissant, trouvant un job... Et sur le côté, elle trainait la nuit ou même de jour dans des endroits déserts pour s’adonner à sa nouvelle passion... Les incendies criminels. Il lui fallut deux feux de forêt, deux feux d’usine, dont une qui n’était pas abandonnée, ainsi qu’une bonne dizaine de maisons incendiées pour finalement se faire attraper. En plus ou moins 6 ans, Lily avait causé de gros dégats à la société mais surtout, elle avait vu de ses propres yeux deux dizaines d’être vivant, des humains, en train de bruler dans leur logements ou dans cette usine.

Une vision qui la rassurait. Une vision qui lui donnait la conviction que … Marie était heureuse de voir tant de gens étreint par la chaleur de leur amour fraternel. Une douce, douce démence qui chasse l’ombre bien froide de ses démons.

Mais malgré sa condition, Lily n’était pas une mauvaise femme. En prison, elle s’est retrouvée seule. Terriblement seule. Mais une chanson lui revenait en tête tous les jours. Une chanson que sa mère, désormais sans doute ravagée à l’idée que sa fille ait souffert au point d’en devenir un criminel, lui chantait souvent. Une chanson pessimiste mais existant pour lui apprendre une leçon vitale.

“In our world, we forget about our mothers. Maybe we’ll start to fade away. ‘Cause if we don’t give a fuck about each other … It’s all over. All over. If we fall, blame it on the humans. Yeah, if we fall, who saves us from these ruins ? We fall … We fall … If we fall, blame it on the humans.”

De quoi lui rappeler qu’il n’y a pas plus précieux que la famille et le sentiment qui en découle. Que sans l’entraide, ils tomberont tous. Elle, eux, tout le monde. Elle faisait désormais partie de ce groupe pas si exclusif que ça de personnes qui se font rejeter par la société puisque celle-ci ne leur convienne pas. Ils étaient tous seuls. C’était leur punition pour être différent. C’est pourquoi Lily passa cinq ans à jouer les diplomates dans sa prison. 5 ans à régler des problèmes, tisser des liens, tendre des mains. Parfois, on lui prenait la main. Parfois, on lui donnait une bonne raclée pour avoir essayé … Mais son caractère faisait qu’elle réussit le pari fou de se créer une famille en prison et de prendre le rôle de la mère aimante qui fait attention aux désirs de ses petits.

C’est en prison que Lily s’éveilla en tant que tank. Et ce n’est même pas quelques jours après qu’elle s’échappa de cette prison pour humain, travaillant de concert avec les autres détenus qui restaient désormais un peu sa famille pour retrouver la liberté.

Lily était une bonne personne. Mais elle faisait partie des “autres” maintenant. Elle était une criminelle. Quelqu’un qui devait répondre par d’autres livre de loi, désormais. Même en créant cette famille, elle a toujours suivi ce consensus propre à ceux hors de la légalité : la loi du plus fort. Elle n’était pas violente, mais elle devait parfois l’être pour désormais simplement survivre.

Le groupe se dispersa pour éviter d’être prit facilement, se quittant sur les bons et les mauvais souvenirs, se quittant en tant que famille pour un jour se retrouver en tant que famille.

Dans sa quête de liberté, Lily recommença à nourrir son obsession, mettant le feu ici et là, en chemin vers endroit bien plus chaud. Mexico. A force de trainer du côté des ombres et forte des conseils des taulards bien plus expérimenté qu’elle, elle trouva sa route vers le marché noir pour se forger de faux documents et se créer une nouvelle vie. Fast Forward quelques années dans le future pour devenir Bridget Dunn, une américaine venant faire sa vie à Mexico et étant devenu pompier à temps plein. Oh, que c’est adéquat.

Dans son exploration des recoins sombre de la terre, elle tomba sur un faucheur qui avait entendu parler d’elle, de la pyromane de Terre-neuve. Désormais chasseuse de rang C, elle pourrait leurs être utile et elle avait fait ses preuves en s’étant échappé de prison. Commettre des crimes, cela ne donnait pas forcement de la valeur à sa personne, par contre, s’échapper de prison est une chose qui prouve au moins sa débrouillardise.

Lily accepta pour une simple et unique raison. Elle, comme les faucheurs, faisaient partit des “autres”. Ils n’étaient plus humains. Ils étaient similaires. Jamais elle ne pourrait forger de liens solide avec qui que se soit d’autre qu’avec des gens comme eux.

C’est ainsi qu’elle passa plusieurs années au service des faucheurs, à reproduire le même schéma qu’elle avait dressé en prison. Les faucheurs seront sa famille et elle a déjà gagné le titre de “Ash, Mère des Cendres” auprès d’une poignée de faucheur.